Et ça repart de plus belle, osons-nous dire ! Après l'esplanade faisant
face au marché des fruits et légumes du «04 Mars», c'est au tour de la place
ex-Carnot et ses ruelles adjacentes d'être réinvesties de nouveau par des nuées
de revendeurs de produits et articles vestimentaires, cosmétiques et autres…
Des étals hétéroclites poussent tels des champignons en cette période
printanière. Tous ces jeunes se sont donné rendez-vous, comme pour narguer tout
le monde, eux qui sont pourchassés toute l'année. Maintenant, c'est le moment
de prendre leur revanche sur la malchance, ils viennent de partout, des
quartiers défavorisés, dressant leurs étals, bien décidés à écouler leurs
marchandises. La placette pour les habitués du lieu est tellement abîmée qu'on
a cru un instant qu'elle allait être fermée à la circulation piétonne pour
subir des travaux de rénovation à chaque fois renvoyés aux calendes grecques,
et dire que c'est le poumon de la cité de par les activités et les services
qu'elle recèle. L'informel semble avoir de beaux jours devant lui en plus de la
rumeur qui court depuis quelque temps, selon laquelle on compte régulariser
certaines activités commerciales de l'informel à la sauvette, sortant de leur
«anonymat» pour ainsi dire et revendiquer leurs places au soleil, en occupant
de plus en plus d'espaces publics, au su et au vu de tous.
Autres endroits, autre spectacle, ce sont les bureaux d'Algérie Poste.
Dès l'ouverture des guichets, ils sont pris carrément d'assaut par une
multitude d'usagers dans un désordre hallucinant, des gens désemparés, des
retraités, des salariés et des personnes âgées, collés les uns aux autres dans
des files d'attente figées.
Les distributeurs électroniques de billets, eux sont tout simplement
assiégés par des bras scrutant le moindre signe de l'existence de liquidités.
Pendant ce temps-là, les stations-service ne désemplissent pas de colonnes de
voitures, s'étalant sur plusieurs centaines de mètres, créant du coup des
désagréments pour la fluidité de la circulation automobile dans certains
carrefours du centre-ville.
Au service de l'Etat civil ou aux différentes agences de l'emploi, les
personnels de toutes ces structures administratives sont souvent débordés par
une forte demande, des dossiers qui s'entassent et leur traitement se fait tant
bien que mal devant des citoyens pas si faciles à convaincre, échaudés par des
pratiques et lenteurs administratives à la limite de l'acceptable. En ces jours
de printemps qui, du reste, s'installe dans la durée, le flâneur a épuisé
toutes ses ressources au cours d'une journée très ordinaire, en observant,
par-ci, par-là, les choses de sa cité avec un Å“il critique, mais également
compréhensif, croyant que demain sera meilleur qu'aujourd'hui.
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Posté Le : 06/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Chabana
Source : www.lequotidien-oran.com