Algérie

Tébessa : L’Arc de Caracalla, la porte qui veille sur une ville



Tébessa : L’Arc de Caracalla, la porte qui veille sur une ville
Il ressemble tant à l’Arc de Janus, à Rome, l’Arc de Triomphe romain à Tébessa, appelé «l’Arc de Caracalla» fait partie des rares vestiges romains les plus conservés et les plus importants en Algérie.

D’ailleurs, il demeure l’unique au monde qui possède quatre faces identiques. De nombreux archéologues et historiens pensent que ce joyau architectural avait été bâti soit au carrefour d’une voie importante, notamment celle reliant Carthage à Timgad, soit au centre d’un établissement public. Il s’agit en effet, d’un arc à caractère commémoratif servant de porte de ville et non d’un arc de triomphe, car les triomphes n’étaient célébrés qu’à Rome.

Erigé en 212, en l’honneur de l’empereur Caracalla, fils de Septime Sévère, l’édifice se compose de quatre pieds droits carrés inscrits dans un carré (côté 10,94 m), deux de ces pieds droits portent sur un de leurs côtés intérieurs des inscriptions mentionnant les dispositions du testament du C. Cornelius Egrilianus, préfet de la 14e légion. La hauteur du sol au bord supérieur de la corniche étant de 10,93m, le massif de l’arc constitue donc un cube pratiquement parfait.

Ces pieds droits sont réunis par des arceaux, formant quatre faces exactement semblables, l’inscription de la face sud comporte une dédicace à Caracalla, datant de l’an 214 apr. J.-C. , celle de la face est une dédicace au père de Caracalla, Septime Sévère, alors que celle de la face nord est complètement détruite, à la place, on y trouve une inscription byzantine commémorant la réédification de Thévest (l’actuelle Tébessa) par le général Salomon.


Son maître d’ouvrage, Caïus Cornelius Egrilianus, est un riche Thévestin, devenu préfet de la 14e légion romaine en Europe centrale et qui légua toute sa fortune à ses frères restés dans sa ville natale, à condition d’élever un arc en l’honneur de son empereur et d’offrir 64 jours dans l’année des bains gratuits au peuple de Tébessa. La porte fut intégrée dans une citadelle à l’époque byzantine par Salomon pour protéger la ville de pillage des vandales.

Elle servait de porte de la ville avec quatre autres petites portes percées dans la citadelle. Au temps des Turcs, la porte était l’entrée principale de la cavalerie ottomane, alors que Tébessa était occupée par une petite garnison de janissaires. A l’époque coloniale, la ville s’est étendue à l’extérieur de la muraille, mais la porte était toujours là, protectrice des familles habitant à l’intérieur de l’enceinte des éventuelles attaques de la population autochtone.

Aujourd’hui, et par manque d’une politique de mise en valeur des sites archéologiques, le vestige romain résiste tant bien que mal face à un environnement hostile, notamment l’activité commerciale informelle et intense. En 2003, il a été victime d’une restauration inadaptée. Le projet a été confié à une entreprise de construction tous corps d’état qui n’a pas respecté certaines recommandations en matière de conservation et de restauration du patrimoine matériel comme le dicte la charte de Venise 1964.




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