Algérie

Tébessa: Jadis, le bon vivre...



Les gens rasent les murs, en essayant de se protéger des rayons d'un soleil à son zénith. Une chaleur caniculaire de jour comme de nuit. Cela fait quelques jours depuis le mois de juin que les températures ne cessent d'augmenter, dans une atmosphère d'un été pas comme les autres. Tébessa manque de tout pour pouvoir offrir à ses habitants un minimum de conditions, nonobstant en cette période estivale où les grosses lacunes des insuffisances apparaissent en gros, des déficits en matière d'infrastructures d'attraction et de détente. Alors pour ne pas se faire avaler par la lassitude et l'ennui, on se case comme on peut, dans ses nombreux cafés populaires, où l'air n'est guère sain, faute de mieux, dira l'autre.Chouchane l'ancien cadre d'une entreprise locale fait revenir à son esprit, des souvenirs d'une époque pas si lointaine, des gens heureux où le comportement citadin est érigé en une règle absolue pour jauger les bonnes manières. Ces années-là où il était bon de vivre, malgré le besoin, il suffisait d'être éduqué et bien élevé pour prétendre à un rang social distingué, sans mélange des goûts et des couleurs. Les temps ont beaucoup changé, avec un brin de nostalgie, d'une époque révolue. Le soleil tape encore plus fort, les quelques passants pressent le pas, en vaquant à leurs affaires, la rue se vide de sa substance, la chaleur suffocante met de la pression, cela se voit sur les traits des gens, fatigués et peu enclins à la discussion. Peut-être pour évoquer rapidement leurs soucis au quotidien, la pénurie récurrente de l'eau, les échos peu rassurants du Covid-19 toujours en circulation, des vacances et congés réduits à leur plus simple expression, à cause de la pandémie et des moyens financiers toujours, des frontières cadenassées, la mer pas pour tout le monde. Tébessa accuse un retard significatif en structures de divertissement, il faut se débrouiller pour s'extirper de la routine ambiante, pour ceux qui possèdent les moyens de locomotion, faire une virée en famille à Bekkaria, Youkous ou au lac de Taga, des sites naturels longtemps ignorés et peu valorisés. Il est déjà midi, la température indique les 37°C, sauve qui peut, chacun veut éviter l'insolation, Mohamed comme à son habitude, se dirige vers le marché des fruits et légumes, il compte acheter une pastèque, il paraît que son prix a sensiblement baissé, «un fruit de saison fortement juteux, délicieux, nutritif et peu coûteux, c'est l'ami de toute la famille », dira-t-il avec humour. Il est l'heure de rentrer chez soi, la journée s'étale de sa longueur, l'astre brillant amorce lentement son inclinaison, le transport en commun fait sa rotation, les bus bourrés de passagers, Tébessa retient son souffle, demain on reprend les mêmes et on recommence, on plante le décor qui sera respecté, les mêmes personnages pour les mêmes rôles, personne ne manquera au départ d'une séquence apprise par c?ur !!


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