En été et par ces temps de canicule, la ville de Tébessa se mue en
chaudron torride, cela s'explique en grande partie de par sa situation
géographique, propice à l'exposer à des grands écarts de température, aussi
bien en été qu'en hiver. Prise en tenaille entre, au nord, les monts du Dyr,
et, du côté sud, les reliefs du mont du Doukane, prolongements naturels de la
chaîne montagneuse des N'memchas.
Ajoutons à ceci, une couverture
végétale des plus dérisoire, mais également une configuration urbanistique au
désordre alarmant. Ainsi donc, la cité se trouve confrontée à divers facteurs
naturels et d'autres uniquement de la responsabilité des hommes qui font d'elle
une agglomération bien enclavée dans ses soucis sempiternels. Les jours se
suivent et se ressemblent. Dès que le thermomètre entame son ascension
inexorable, les rues et les places publiques se vident continuellement de leur
substance. Ainsi, ces jours-ci, les températures atteignent des pics inégalés.
Conséquence, les gens n'ont d'autre alternative que de se terrer chez eux, en
attendant la levée de l'alerte pour remettre le nez dehors. Une hibernation
forcée, à la limite du supportable, tant les conditions d'habitation des
logements collectifs et autres sont dans un état pitoyable. En sus d'un
environnement où l'hygiène est à l'abandon.
L'été, c'est aussi l'occasion
d'aller goûter aux bienfaits réparateurs d'un séjour au bord de la mer. Même si
cela n'est pas accessible à tout le monde, un séjour parfois très court, en
raison des prix pratiqués, pour le seul hébergement, qui peuvent décourager plus
d'un. Une petite escapade de quelques jours coûte les yeux de la tête, pour des
familles happées par d'autres exigences de la vie. Et en dépit de toutes ces
contraintes, le littoral de Annaba, d'El-Tarf, voire des côtes de Skikda et de
Jijel voient débarquer des centaines de familles venant de la wilaya de
Tébessa, à la recherche d'un soupçon de villégiature, au prix d'un effort
financier assez conséquent, quitte à casser la tirelire afin de bénéficier d'un
moment de répit exceptionnel. Des jeunes s'organisent dans une collecte, rien
que pour virer, le temps d'un week-end, vers ces plages si lointaines. Alors on
fait des pieds et des mains pour pouvoir économiser ce peu d'argent nécessaire.
Même les petits vendeurs de journaux s'y mettent, en vous disant qu'ils
comptent s'offrir un voyage, surtout depuis la réouverture de la ligne
ferroviaire. Tébessa-Annaba, le train fait la bonne affaire pour beaucoup de
cette frange juvénile. Car la ville de Tébessa est presque dépourvue d'un
minimum en matière de lieux de repos adéquats.
D'autres se font plus exigeants.
Pour certains, le pays voisin, en l'occurrence la Tunisie, offre plus de
possibilités quant aux conditions de séjours touristiques, en contrepartie cela
nécessite des concessions financières supplémentaires pour se permettre d'aller
se prélasser sur les sables des stations balnéaires tunisiennes.
En début de soirée, les artères
de la ville reprennent vie, les gens sortent peu à peu de leur isolement
imposé, les terrasses des cafés ne désemplissent pas jusqu'à une heure tardive
de la nuit, avec à la clé une demande frénétique de rafraîchissements. Et
demain se sera la même histoire à répétitions, avec les mêmes ingrédients, le
même décor et une réalité tébessie.
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Posté Le : 08/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Chabana
Source : www.lequotidien-oran.com