Ce sont ces pick-up d'une marque de voitures asiatique bien connue qui, à
force d'être présents partout, sur les sentiers les plus reculés, deviennent la
curiosité de tous, synonyme de toutes activités liées à la contrebande. Entre
autres souhait de tout un chacun, sans cesse ressassé par une frange de jeunes
qui y voient la réussite parfaite. Chacun rêve d'en posséder, un jour, un de
ces véhicules utilitaires, si puissants, si visibles, aptes à toutes les
aventures, symboles d'une percée sociale fulgurante. Ceci sans attendre tant
d'années, croupissant dans une fonction banale, selon les dires de beaucoup de
ces jeunes avides de s'en sortir le plus vite possible.
De Houijbet à Oum Ali
et plus encore à Bir El Ater
voire à Tébessa, les fameux «Hilux» sillonnent les
axes routiers, prêts à foncer, tôt le matin, les moteurs vrombissants, direction
les frontières, avec leurs cargaisons. Ils détalent sans crier gare, qui
chargés de produits alimentaires, qui de carburant. Ainsi, des milliers de
litres d'essence et de gasoil traversent chaque jour, les frontières ; la
marchandise sera écoulée à 5 fois son prix initial, en raison de la valeur de
la monnaie tunisienne, à une clientèle activant tout au long de la bande
frontalière, par un réseau de passeurs, dissimulés des deux côtés
, devenus parfois, une affaire de famille. Les passeurs se font recruter
souvent parmi une population de jeunes désÅ“uvrés ou appâtés par le gain rapide,
alors ils s'embarquent dans des aventures périlleuses à leurs risque et péril. Ils
connaissent mieux que quiconque, les moindres recoins des sentiers empruntés, avec
naturellement la complicité de quelques-uns d'autres, afin de «s'ouvrir» la
route comme ils disent dans leur propre jargon. Après quelques années de
pratique, certains parviennent tout de même à se mettre à leur propre compte, en
acquérant le moyen de transport nécessaire qui sera un «Hilux»,
seul véhicule capable, selon ses utilisateurs, de s'engager, la nuit comme le
jour, à travers les pistes montagneuses. Ainsi, après avoir acquis, l'expérience
nécessaire du métier, on pense alors se reconvertir dans une autre activité
commerciale moins risquée.
Parfois, c'est tout un convoi de plusieurs voitures qui surgit de nulle
part; finis les temps où la contrebande se faisait à dos d'ânes, technologie
oblige, aujourd'hui, l'acheminement de la marchandise obéit à des moyens
techniques avancés. Ainsi, pour se localiser, les uns les autres, les jeunes
convoyeurs activant dans le domaine optent pour des techniques de communication
modernes, rien n'est laissé au hasard, tout se prépare minutieusement et le
contact humain demeure primordial. En dépit, des coups de boutoir portés par
les services de sécurité pour endiguer le phénomène, les saisies effectuées, notamment
celles de carburant ne représentent en vérité qu'une infime partie des quantités
stockées dans des habitations spécialement aménagées pour cela. Tels des actes
de bravoure, chacun se targue de son opération menée avec succès, en attendant
le prochain voyage.
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Posté Le : 12/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A C
Source : www.lequotidien-oran.com