Le ministre de l'Habitat et de l'Ubanisme, Abdelmadjid Tebboune, estime qu'il faudrait aller vers la création d'un marché immobilier pour résorber la crise de logement.«Il faut aussi aller vers la création d'un marché locatif», a-t-il indiqué, dans une longue interview parue dans l'édition d'hier du Quotidien d'Oran. Pour lui, la concrétisation de ce projet ne peut se faire que par un état d'esprit et une réglementation. «Actuellement, la réglementation est semi-muette sur ça. Tandis que l'état d'esprit, une bonne partie est à la spéculation», a-t-il dit, expliquant qu'actuellement, le marché locatif est là, mais il est caché et très spéculatif. Il ajoute que la réflexion n'engage pas uniquement son département.
«Ce sont beaucoup de départements ministériels qui doivent rentrer dans cette réflexion sur la création d'un marché locatif, y compris celui de la justice qui détient l'autorité sur les notaires, les huissiers, les magistrats. Lorsque la loi va cadrer ce secteur, on pourra le faire», a-t-il souligné, précisant qu'il ne s'agit pas de fixer un montant pour réglementer les transactions dans ce domaine.
«Beaucoup feront semblant de le respecter, mais en dessous de table, ils vont vous obliger à payer quatre fois et plus le prix et vous ne pourrez pas déclarer», a-t-il ajouté.
Pour éviter donc cette spéculation, le ministre estime qu'il faut créer l'abondance. Concernant la distribution des logements, M.Tebboune a indiqué que «pour la première fois depuis l'indépendance, on a entamé tout un cycle d'enquêtes, commune par commune, daïra par daïra, sur les demandes réelles de logements restants à satisfaire pour voir où on se situe. Finalement, nous sommes arrivés à un chiffre extrêmement acceptable».
Dans certaines communes, a-t-il souligné, «on a découvert des doubles, triples et même des demandes quadruples». «Il y a un minimum de 30 à 40% de triche», a-t-il précisé.
Le ministre indique que la demande globale de logements à travers l'ensemble du pays était, avant ce contrôle, de 1.871.945 dont 216.877 sont des demandes multiples parmi lesquelles 84.982 ont été considérées positives par le fichier des bénéficiaires. Le total des demandes annulées est de 301.859. La demande finale après épuration des listes est de 1.570.086.
Abordant le problème du foncier, le ministre a indiqué qu'à Alger, le problème du foncier est parfois réel, parfois non. «Quand vous survolez Alger, vous remarquerez que tous les environs sont vides», a-t-il dit, soutenant que les espaces agricoles autour d'Alger, ce sont des terres céréalières. «Nous les prenons pour la construction de logements parce qu'elles ne sont pas rentables. Elles sont d'un très faible niveau de rendement. Lorsque vous avez besoin de 200 hectares pour construire une cité qui doit accueillir 5000 ou 15.000 et plus d'habitants, des terres à 15 quintaux à l'hectare, c'est dérisoire par rapport à l'utilité du logement et à l'investissement humain qu'il génère», a-t-il expliqué.
Pour lui, la tension sur le foncier à Alger est en train de se régler.
M.Tebboune a expliqué que le problème qui se pose à Alger est qu'elle est en train d'occuper trois fois plus de surface que nécessaire, par le fait de laisser construire des bicoques, des logements individuels n'importe où et n'importe comment. «Alger occupe des espaces qui ne sont pas utilisés correctement. Viendra un moment où on ne touchera plus aux terres agricoles et il faudra se retourner sur le tissu existant pour le remodeler, le redessiner, le reconstruire», a-t-il encore lancé.
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Posté Le : 15/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : L'Expression
Source : www.lexpressiondz.com