Algérie

Tebboune tient son agenda politique



Le président de la République réunit, aujourd'hui, le Conseil des ministres avec un seul point à l'ordre du jour: l'adoption du projet de loi organique relative au régime électoral. Un communiqué de la présidence de la République rendu public, hier, a évoqué cette réunion qui intervient quelques jours après celle du gouvernement. Cette dernière a vu l'adoption de ce texte en sus de celui relatif au découpage électoral, présenté par le ministre de l'Intérieur. Le chef de l'Etat qui a reçu plusieurs chefs de partis, ces derniers jours, a conclu à la nécessité d'organiser des élections législatives dans les tout prochains mois.L'idée de jumeler ce scrutin avec celui des locales a même été abordée, a révélé le président Tebboune lors du récent entretien qu'il a accordé à des titres de la presse nationale. En tout état de cause et quelle que soit la décision finale en rapport avec les prochaines échéances politiques, il y a lieu de souligner la volonté du président Tebboune d'aller jusqu'au bout de son projet de réforme des institutions de la République. L'étape du jour qui consiste à «valider» par le Conseil des ministres un travail réalisé par un Comité d'experts, enrichi et amendé par l'ensemble de la classe politique, est on ne peut plus déterminante dans le processus réformateur engagé par le président de la République. Il faut savoir, à ce propos, que l'amendement profond du Code électoral figure sur le document portant 54 engagements du chef de l'Etat. L'objectif de la démarche consiste en la séparation entre l'argent et la politique, ainsi que la garantie d'élections de jeunes et de femmes.
Le but final des prochaines législatives est, bien entendu, de renouveler le personnel politique national. Il est donc question d'insuffler une nouvelle «vie» à une institution qui n'a pas encore trouvé les moyens d'une expression autonome dans un système qui en avait fait une chambre d'enregistrement. Le grand défi présidentiel est donc de donner à l'Algérie un levier politique représentatif de la mosaïque idéologique nationale et véritablement proche des préoccupations des citoyens. Il va sans dire que la prochaine Assemblée n'aura sûrement pas toutes ces qualités, mais l'on s'attend à ce que la vie politique connaisse un nouveau souffle, même dans ses rapports avec le Mouvement populaire.
Le Conseil des ministres donnera donc le top départ d'un processus voulu par le président Tebboune et discuté avec les acteurs politiques présents sur la scène nationale. L'adoption du projet de loi organique relative au régime électoral ouvrira naturellement la voie à sa promulgation par le chef de l'Etat sous forme d'ordonnance. Celle-ci sera effective dès sa publication au Journal officiel. C'est une affaire de quelques jours, une semaine tout au plus. La voie, à la convocation du corps électoral pour le scrutin législatif et peut-être également local, sera ouverte au président de la République.
Il revient au chef de l'Etat d'apprécier le bon moment pour organiser ces élections. Il dispose d'un délai constitutionnel inférieur à 6 mois. Ces élections se tiendront forcément entre les mois de mai et août. Sachant qu'il est raisonnablement difficile de convoquer les électeurs en été, les mêmes observateurs misent sur le printemps pour le renouvellement de l'APN.


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