Algérie

Tebboune implique les opérateurs et les élus


La sempiternelle question du foncier industriel n'a pas échappé à l'ordre du jour du Conseil des ministres, tant il est vrai qu'on ne peut décemment parler de relance économique, sans évoquer cette problématique qui, faut-il le souligner empoisonne le climat des affaires. Rebondissant sur l'exposé présenté par le ministre de l'Intérieur sur «le fonctionnement de la Commission d'aide à la définition des sites, la promotion de l'investissement et la régulation du foncier, en sus d'un état des lieux sur le foncier industriel, le président Tebboune a ordonné la récupération de toutes les assiettes industrielles», souligne le communiqué de la présidence de la République, sanctionnant la réunion. Une précision de taille dans ledit communiqué, tient dans le nombre de ces terrains qui se comptent par «milliers, attribués, mais non exploités à ce jour». Le chef de l'Etat met ainsi le doigt dans la plaie et par l'instruction qu'il a donnée au gouvernement, il appelle à débloquer une situation kafkaïenne qui fait que les zones industrielles paraissent vides alors que des milliers de projets d'investissement croupissent dans des tiroirs par faute de foncier industriel.Cet état de fait qui bloque l'économie nationale serait-il le fait d'une mafia du foncier ou est-ce une incompétence caractérisée de l'administration économique du pays'
Des observateurs de la scène nationale pointent ces deux possibilités et leur ajoutent la corruption qui empêche toute dynamique positive dans la sphère industrielle nationale. Un constat sans appel que le président de la République entend battre en brèche en instruisant cette même administration à «associer les représentants des investisseurs et du patronat dans l'accompagnement et la promotion de l'investissement, en tant que partenaires dans le développement et acteur principal pour la relance de l'économie nationale». Dans l'accompagnement, il y a bien entendu l'octroi du foncier industriel, mais également le suivi et le contrôle. Une proximité administration-patronat que le chef de l'Etat veut promouvoir pour désamorcer les pièges de la bureaucratie et de la corruption.
Il reste que la mise en oeuvre de l'instruction présidentielle a besoin, elle-même, de faire l'objet d'un contrôle régulier. C'est ce qui a, entre autres, manqué dans la gestion de l'ancien ministre de l'Industrie.
À ce propos, le président Tebboune a ordonné «l'assainissement des accumulations négatives caractérisant, par le passé, la politique du ministère de l'Industrie».
Le propos est clair, notamment lorsque le chef de l'Etat insiste sur l'«adéquation avec les textes juridiques et la nouvelle orientation de la politique industrielle».
Cette nouvelle approche dans la gestion du foncier industriel pourrait ouvrir de nouvelles perspectives, à la condition que les rapports entre le ministère de l'Industrie et les opérateurs économiques soient empreints de sérieux et axés sur l'action sur le terrain.
Sur les zones d'activités qui vivent la même problématique que les zones industrielles, le chef de l'Etat a véritablement innové en accordant, pour la première fois, aux élus locaux une fonction économique qu'ils devront mener à bien.
En effet, le président Tebboune a «ordonné le placement des zones d'activités sous la tutelle et à disposition des présidents des Assemblées populaires communales (APC) pour définir les besoins de chaque région en termes d'activités et l'ouverture de la voie devant les start-up», rapporte le même communiqué, ouvrant là aussi, une intéressante possibilité de voir les Algériens à travers la démocratie participative, gérer des projets économiques de proximité.
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