Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné l'ouverture d'une enquête sur l'affaire du blé avarié importé de Lituanie. Le chef de l'Etat, qui a présidé, avant-hier, une réunion du Conseil des ministres consacrée à l'évaluation du bilan annuel de différents secteurs ministériels, a également chargé le ministre des Finances de procéder à un audit au sein de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).L'affaire des 30 000 tonnes de blé tendre importées de Lituanie via un fournisseur suisse a, pour rappel, éclaté le 10 novembre dernier lorsque des contrôleurs de l'OAIC ont découvert des anomalies sur une partie de cette marchandise. Celle-ci a été contrôlée à l'arrivée au port du navire, le 9 novembre dernier. Lors de ces vérifications, les contrôleurs ont constaté la présence de graines colorées.
"Nous avons aussitôt arrêté les débarquements pour procéder à une analyse des échantillons prélevés dans un laboratoire public accrédité", avait alors expliqué une source de l'OAIC, citée par Liberté. Les résultats des analyses des échantillons ont révélé clairement que la marchandise ne répondait pas à la qualité du produit commandé. D'où, la décision de son refoulement en application des clauses du contrat de vente. Dans ce contrat, des clauses qui préservent les intérêts de l'Office sont bien définies.
Sur la base de ces clauses, au cas où la marchandise fournie s'avérerait avariée, elle sera systématiquement refoulée et le fournisseur payera les frais, est-il précisé. Cela n'a, toutefois, pas empêché le ministre de l'Agriculture, Abdelhamid Hemdani, de limoger le directeur général de l'OAIC, Abderrahmane Bouchahda, sur instruction du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, deux jours après que l'affaire a éclaté au grand jour. Cela étant, l'OAIC a adopté un nouveau cahier des charges. Toutes les opérations se font désormais sur la base des recommandations de ce document qui est en totale rupture avec l'ancien texte.
L'objectif recherché est de diversifier davantage les sources des approvisionnements, ainsi que leurs origines. La short-list des fournisseurs établie jusque-là sera de ce fait élargie. Même le monopole exercé par d'habituels "fournisseurs exclusifs" devrait être brisé à la faveur de ce cahier des charges. Ce qui, en principe, réduira encore plus la facture des importations. Il faut reconnaître que l'Algérie dépend fortement des importations, notamment en matière de blé tendre.
Au cours des cinq dernières années, les besoins d'importations du pays étaient en moyenne de l'ordre de 7,9 millions de tonnes de blé tendre par an, ce qui représente environ 70% de la demande locale. En raison de la stabilité des approvisionnements intérieurs et des stocks adéquats constitués, les besoins d'importations de blé pour la campagne de commercialisation 2020-21 (juillet-juin) sont projetés à 7 millions de tonnes, légèrement en dessous de celles (importations) réalisées durant l'exercice 2019.
B. K.
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Posté Le : 05/01/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Badreddine KHRIS
Source : www.liberte-algerie.com