Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu, jeudi dernier, un appel téléphonique de son homologue français, a annoncé la présidence de la République dans un communiqué. Selon la même source, l'entretien téléphonique entre les deux parties a porté, entre autres, sur la situation en Libye et au Mali. Cet échange téléphonique, le quatrième depuis juin dernier, concerne particulièrement le dossier libyen et la situation au Sahel, au centre d'intérêts pas toujours convergents entre les deux capitales.Le récent coup d'Etat militaire au Mali, condamné par toutes les parties dont Alger et Paris, a été l'un des sujets brûlants débattu par Tebboune et Macron, d'autant plus que les putschistes viennent de libérer le président renversé, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), comme pour répondre à la demande internationale.
La position des deux pays se rejoint dans sa prise en charge de cette actualité puisque, et pour Alger comme pour Paris, si le rétablissement de l'ordre constitutionnel doit être la priorité du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), aucune mention n'est faite d'IBK. Faut-il alors voir une relation de cause à effet dans la présence, hier, du chef de la diplomatie algérienne, dépêché par Tebboune, à Bamako '
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères annonce cette visite précisant qu'elle "vient marquer le soutien indéfectible au peuple malien frère et son attachement ferme à la sécurité et à la stabilité du Mali". Pour rappel, Alger a appelé à l'organisation d'une élection afin de rétablir l'ordre constitutionnel.
Dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères, rendu public moins de 24 heures après le putsch, l'Algérie invite "toutes les parties au respect de l'ordre constitutionnel et au retour à la raison pour une sortie de crise rapide. Elle rappelle, à cet égard, que seules les urnes constituent la voie pour l'accession au pouvoir et à la légitimité".
De son côté, l'Elysée, qui estime que les événements en cours au Mali sont "une source d'instabilité", explique que toute solution extra-constitutionnelle serait également "une opportunité pour les groupes jihadistes". Par ailleurs, Paris insiste avant tout sur "le retour à un pouvoir civil" et sur la libération d'IBK sans demander sa réinstallation.
La convergence des points de vue diplomatiques entre Alger et Paris est également souhaitée par certaines parties maliennes à l'image du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA-CMA) dont le conseiller spécial chargé des affaires politiques auprès du secrétaire général, Hama Ag Sid'Ahmed, avait déclaré, en janvier dernier, que les gouvernements algérien et français devraient agir de concert pour encourager les autorités maliennes à mettre en ?uvre l'accord signé le 20 juin 2015 à Alger.
L'autre dossier d'actualité régionale est celui de la Libye qui inquiète les deux parties. Même s'il est le troisième cessez-le-feu signé en six mois, l'accord trouvé le 21 août dernier, entre Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d'Union nationale basé à Tripoli, et Aguila Saleh, président du Parlement, basé à Tobrouk, dans l'est du pays, avec la promesse commune de tenir des élections, a été vivement salué par la communauté internationale.
L'Algérie a ainsi salué cet accord et "l'activation du processus politique par un dialogue inclusif qui aboutira à la fin de la crise libyenne", avait précisé un communiqué du département de Sabri Boukadoum. La France a, de son côté, qualifié l'accord de cessez-le-feu d'"étape positive".
"La France appelle toutes les parties à mettre effectivement en ?uvre l'arrêt des hostilités et à s'engager de bonne foi pour conclure un accord de cessez-le-feu durable, permettant par des étapes réciproques, crédibles et vérifiables d'aboutir à une reprise du processus politique et à la fin de toutes les ingérences étrangères en Libye", a écrit le sous-directeur de la presse du ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.
SAïD OUSSAD
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Posté Le : 29/08/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Said OUSSAD
Source : www.liberte-algerie.com