Algérie

Tebboune à Tizi Ouzou Inoubliable Dda l’Ho!



Publié le 11.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

Encore lycéen, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) à l’âge de 16 ans.

Le nom d’Ait Ahmed est gravé pour l’éternité dans les cœurs de ces concitoyens. La journée d’hier a été particulière. Son nom a été inscrit au fronton du superbe stade de football de Tizi Ouzou. Région qui l’a vu naître. Une opportunité pour se rappeler la trajectoire exceptionnelle de cette icône de la révolution algérienne. Si l’Afrique du Sud avait tenu son icône, à travers, Nelson Mandela, l’Amérique latine son baroudeur par le biais de Che Guevara, en la personne d’Ait Ahmed, l’Algérie aurait enfanté les deux à la fois. Indomptable, il aura consacré toute sa vie à promouvoir les droits de l’homme et la démocratie en Algérie, après avoir voué sa jeunesse à sa libération. Encore lycéen, il adhère au Parti du peuple algérien (PPA) à l’âge de 16 ans. À la tête de l’Organisation Spéciale, il met en place les structures (militaire et politique) pour mener, de façon efficace la guerre de Libération nationale. Il s’installe au Caire au mois de mai 1952 après le braquage de la poste d’Oran. Il sera à l’origine d’une diplomatie éclatante. La délégation qu’il mènera y siègera comme membre à part entière lors de la conférence de Bandung, qui a regroupé 29 pays asiatiques en avril 1955. Les pays afro-asiatiques harcèleront par des offensives diplomatiques incessantes la France et la contraindront à justifier sa politique devant l’Assemblée générale des Nations unies en 1956, puis en 1957. Ait Ahmed entreprendra ensuite une tournée diplomatique en ouvrant, en avril 1956, le bureau de la délégation du FLN à New York dans son appartement du 150 East à la 56e rue. Il sera secondé par M’Hamed Yazid. Une autre figure remarquable de la diplomatie algérienne qui sera un des négociateurs phare des « accords d’Évian signés le 18 mars 1962 par l’inoubliable Krim Belkacem qui conduira la délégation algérienne. La diplomatie algérienne fera une entrée tonitruante dans le concert des nations, après l’accès du pays à son indépendance.
L’Algérie a été, depuis, de tous les combats pour la paix, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Elle a fait de la non-ingérence et de la solution politique des conflits, des principes qu’Ait Ahmed a fait siens. Homme politique infatigable, intellectuel respecté, il aura été parmi les premiers à avoir défendu la cause de son pays, à travers le monde. Il fera partie des 9 dirigeants du FLN historique dont il sera le fer de lance de la diplomatie durant toutes les années de lutte pour l’indépendance. Hocine Ait Ahmed démissionnera du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne) et de tous les organes du nouveau pouvoir, au lendemain de l’indépendance lors de la crise dite de l’été 1962, mais il gardera son mandat de député à l’Assemblée nationale constituante, où il mène un travail acharné pour le pluralisme et la démocratie. Une mission impossible qui le mènera à créer le Front des forces socialistes, en septembre 1963 pour en faire le porte-drapeau de l’opposition à l’ancien système avec comme objectif l’instauration d’une Assemblée nationale constituante qui conduirait à l’avènement d’une IIème République, une des formations politiques les plus crédibles et représentatives pour la lutte et les revendications en faveur de la démocratie et des droits de l’homme..
Une étape cruciale, historique certainement, que n’a pas saisi le parti cher à son fondateur, Hocine Ait Ahmed et à ses illustres compagnons (les colonels Mohand Oulhadj, Si Sadek, les commandants Bouregaâ, Abelhafid Yaha...) de route baroudeurs et patriotes devant l’Eternel. Les instincts bassement égocentriques ont eu raison de la noblesse de ses luttes et revendications qui l’ont jalonné et façonné, dès le lendemain de l’indépendance. Un sillon tracé par le Zaïm qui n’était, hélas, déjà plus là...Après 70 années d’un combat ininterrompu pour les libertés, né le 20 août 1926 à Aït Yahia (Aïn El Hammam), dans la wilaya de Tizi Ouzou...il nous quittera le 23 décembre 2015. Il repose, depuis, pour l’éternité dans son village natal, après avoir fait une unanimité sans précédent au sein de son peuple. Seul hommage qu’il a sans doute espéré.

Mohamed TOUATI



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