Algérie

Tebboune à coeur ouvert



La République algérienne moderne aura 60 ans demain. C'est un âge très précoce pour un Etat en édification. Beaucoup n'avait pas misé un centime sur les chances d'émergence de cet Etat. Le président de la République ne manque pas, dans son éditorial publié dans la revue El Djeich, de souligner que le colonialisme «avait parié sur l'incapacité de notre pays à gérer ses affaires et à initier un processus d'édification tout aussi crucial que le combat libérateur». Avec quasiment aucun moyen à l'aube de l'indépendance, il paraissait, à l'époque inconcevable qu'un Etat naissant avec si peu de cadres et autant d'analphabètes puisse ériger une administration publique, une autorité judiciaire, un système de santé, un système éducatif, une base économique, une police républicaine et une armée puissante et moderne. Se battre sur autant de fronts nécessiterait des dizaines de milliers de fonctionnaires, des compétences avérées et des fonds conséquents. Les colonialistes qui avaient déserté le pays, dans l'espoir de le voir s'effondrer quelques années plus tard, pour cueillir le fruit mûr, se sont lamentablement trompés. Le président de la République qui en fait le constat au même titre que toute la communauté nationale et internationale s'est exprimé, hier, en chef d'un Etat libre, indépendant et souverain. Et aujourd'hui, cette donne historique est irrémédiable. L'Algérie, plusieurs fois millénaire, a retrouvé son statut et s'emploie à entrer dans le XXIe siècle par la grande porte. Tirant les enseignements des six décennies d'indépendance et de développement avec des fortunes diverses, le pays a entamé, au lendemain d'un Mouvement populaire, exceptionnel en pacifisme et en maturité politique, une nouvelle phase de son parcours. «Des réformes ont été mises en oeuvre afin de redynamiser l'économie nationale, en accélérant son développement et en diversifiant nos exportations hors hydrocarbures», signale à ce propos le chef de l'Etat qui, au passage n'omet pas que cette dynamique, qu'on voudrait rapide et efficace en Algérie, «aura un impact positif sur le volet social». L'Etat social est le socle de la démarche de l'Algérie moderne et de la Nouvelle Algérie. Une fidélité au message de Novembre, jamais démentie qui s'est clairement exprimée à travers les hausses de salaires consenties au moment où les recettes financières n'étaient pas au rendez-vous.La conviction du président Tebboune est que toutes les victoires sociale et économique n'ont de sens qu'associées à une solidarité à toute épreuve de l'Etat avec la société. Mais cette solidarité est d'autant plus forte qu'elle est portée par une Armée nationale populaire républicaine. L'ANP s'en trouve être, dans l'approche présidentielle, plus qu'un ciment national. «Je me dois de souligner le rôle actif et pionnier de l'Armée nationale populaire dans l'effort destiné à conférer une impulsion aux industries nationales», écrit le chef de l'Etat dans son éditorial, marquant ainsi la large palette d'intervention de l'armée dans l'effort de développement national.
Avec un peuple conscient, une armée authentiquement républicaine et des capacités économiques et financières appréciables, l'Algérie a les atouts de son succès. Mais pour consolider cette posture qui pré-figure l'émergence, les Algériens ont un devoir historique de vigilance et de cohésion à toute épreuve. «J'appelle le peuple algérien, en cette phase cruciale et décisive de notre Histoire, à se rassembler, à resserrer les rangs et à unifier le front interne, en vue de remporter la bataille du renouveau que nous menons», affirme le président Tebboune, qui estime cette unité des rangs incontournable pour «relever les défis et concrétiser nos aspirations et nos objectifs, en l'occurrence ceux d'une Algérie forte, fière et sûre, telle que voulue par nos valeureux chouhada.» Abdelmadjid Tebboune renouvelle son engagement «à poursuivre le processus de développement des capacités de l'Armée nationale populaire à tous les niveaux, à travers la poursuite de l'exécution du programme de développement de nos forces». Et de rappeler que «notre pays célèbrera, le 4 août prochain, la Journée nationale de l'Armée nationale populaire, que j'ai officialisée à l'occasion de ma dernière visite au siège du ministère de la Défense nationale, correspondant à l'anniversaire de la reconversion de l'Armée de Libération nationale en Armée nationale populaire, le 4 août 1962». Un soutien clair et ferme à l'ANP en cette veille de défilé militaire qui promet d'être grandiose.


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