Tchèquie: La Banque centrale abaisse son taux directeur

La banque centrale tchèque (CNB) a annoncé, avant-hier, avoir abaissé son principal taux directeur de 0,20 point à 0,05%, son niveau le plus bas depuis l'indépendance de la République tchèque en 1993. Le conseil bancaire de la CNB a décidé, avant-hier, d'abaisser le taux de refinancement pour les opérations de 15 jours de 0,20 point à 0,05%, son plus bas niveau historique, selon le communiqué. Ce taux était appliqué depuis hier. Les analystes tablaient pour la plupart sur une baisse de 0,15 point, à 0,10%. La CNB avait précédemment modifié son principal taux directeur le 27 septembre, le réduisant de 0,25 point à 0,25%, également un plus bas historique à l'époque. Le taux lombard a été réduit de 0,50 point, à 0,25%. Le taux d'escompte a été abaissé de 0,05 point à 0,05%, selon le communiqué de la banque centrale. Si une hausse importante des pressions inflationnistes n'a pas lieu, les taux seront maintenus à ce niveau à un horizon de long terme, a déclaré le gouverneur de la CNB, Miroslav Singer. Du point de vue de l'économie, l'abaissement n'a qu'une influence minimale, a commenté l'analyste en chef de la banque Raiffeisenbank, Michal Brozka. Mais la banque centrale lance ainsi un signal qu'elle est prête à aider l'économie tchèque, a-t-il estimé. L'analyste a aussi souligné le fait que la banque centrale avait reporté d'une heure l'annonce de sa décision, de 12H00 à 13H00 GMT. Un report décidé pour des raisons techniques, selon M. Singer. Ceci témoigne que la décision n'a pas été facile, a toutefois estimé M. Brozka qui tablait quant à lui sur le maintien du taux directeur de la CNB à 0,25%. Les taux directeurs de la CNB sont parmi les plus bas dans la région. Le principal taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE), référence pour le coût du crédit en zone euro donc aussi en Slovaquie voisine, est fixé depuis juillet à 0,75%. La BCE doit rendre sa prochaine décision sur ses taux le 8 novembre. La République tchèque est membre de l'UE depuis 2004, mais pas de la zone euro. Son économie est en récession cette année, après une croissance de 1,7% en 2011. La CNB a annoncé, avant-hier, avoir maintenu sa prévision de contraction du PIB tchèque de 0,9% en 2012. Ce recul sera notamment dû selon la banque centrale à un important ralentissement de la demande extérieure et à un étouffement de la demande intérieure. Pour 2013, la banque centrale table désormais sur une croissance de 0,2%, contre celle de 0,8% prévue auparavant. Le ministère des Finances, lui, table sur une contraction du PIB de 1,0% en 2012 et une hausse de 0,7% en 2013 Une grande incertitude entoure les mesures fiscales prévues pour l'année prochaine et leur impact sur l'évolution de l'économie, a averti la CNB.
La chambre basse du Parlement tchèque se penchera la semaine prochaine sur un train de mesures fiscales soumis par le gouvernement de centre-droit de Petr Necas. Le vote à l'issue très incertaine sera lié à la question de confiance au cabinet. Six députés rebelles au sein du parti de droite ODS de M. Necas s'opposent fermement à ce paquet fiscal, incluant la hausse des deux taux de la TVA d'un point de pourcentage, à 15 et 21%, alors que le gouvernement ne dispose plus d'une majorité au sein de la chambre basse.M. Necas sera également obligé ce week-end de batailler pour défendre son poste de chef de l'ODS.