M. Tayeb Louh, ministre du Travail et de la Sécurité sociale, a déclaré hier en marge de la journée d’étude sur la législation du travail organisée à l’hôtel El Aurassi que le nouveau code du travail soumis à débat constitue une priorité pour son département et a appelé à lever tous les obstacles pour attirer les investissements, notamment étrangers. Le ministre a par ailleurs promis que le nouveau code sera fin prêt dès la fin de l’année.
Intervenant à l’occasion de la journée d’étude organisée par son ministère et placée sous le thème «Législation du travail face aux défis économiques et sociaux», M. Tayeb Louh soulignera que l’accélération du rythme des réformes économiques et sociales ainsi que la diversification et l’accroissement des échanges commerciaux internationaux et les règles imposées par la concurrence internationale et la mondialisation sont des facteurs déclenchants de situations complexes et parfois nouvelles pour le monde du travail, ce qui, d’après lui, nécessite des solutions adaptées à ce nouveau contexte. Le projet du code du travail sur lequel une commission composée de représentants du gouvernement, de l’UGTA ainsi que du patronat planche dessus depuis quelque temps, renforcera, explique encore Tayeb Louh, les règles de promotion des conditions de travail et d’amélioration de son environnement ainsi que les conditions d’hygiène et de sécurité au sein de l’entreprise et des lieux de travail.
«Ces nouvelles règles contribueront davantage au développement de l’entreprise économique qu’elle soit industrielle ou de service, ce qui garantira l’accélération de la dynamique de croissance économique en Algérie ainsi que la modernisation des relations professionnelles et leur flexibilité, dans le but de contribuer à la création de nouveaux postes d’emploi et au développement des capacités concurrentielles des entreprises économiques devant se traduire par des incitations et l’encouragement de l’investissement productif», dira le ministre qui insiste sur «l’aspect productif et pas seulement sur les activités de commerce» qui ne sont pas, selon lui, créatrices d’emplois. Pour Tayeb Louh, le fait de procéder dès aujourd’hui à l’adaptation de la législation algérienne du travail, en plus de réhabiliter l’économie nationale, constitue une préparation de notre pays à l’ère de l’après-pétrole.
Le dispositif législatif du travail, poursuit encore le ministre, devra comporter des dispositions garantissant l’équilibre entre les exigences d’une relance économique à travers une flexibilité des règles de travail, l’encouragement de l’esprit d’initiative, la simplification des procédures de soutien à l’investissement d’une part, et la garantie d’une protection suffisante du travailleur par la création des conditions favorables à un travail décent tel que recommandé par l’Organisation internationale du travail d’autre part, avec bien évidemment la garantie d’un équilibre entre les exigences économiques et les attentes sociales.
De son côté, le patron de la centrale syndicale M. Abdelmadjid Sidi Saïd qui était présent aux côtés de Djamel Ould Abbès lors de l’ouverture de la journée d’étude a mis l’accent sur la nécessité d’instaurer un code du travail qu’il n’a cessé, argumente-t-il, de revendiquer depuis des années. «Avant, nous avions des lois sociales et aujourd’hui nous voulons un vrai code du travail», dira-t-il en marge de la cérémonie d’ouverture de la manifestation.
Il faut noter par ailleurs que la journée d’étude vise d’après le département de M. Louh à élargir la consultation aux acteurs de la sphère économique en vue de connaître leur expérience en matière d’application du droit du travail ainsi que de susciter un débat aussi large que possible dans le but d’enrichir la législation et contribuer à son adaptation avec le nouveau contexte socio-économique.
Il y a lieu de signaler que plusieurs experts sont intervenus hier lors de la journée d’étude, notamment le président de la chambre sociale de la Cour suprême ainsi que Mme Corinne Vargha du département du dialogue du BIT à Genève qui a choisi le thème «Législation du travail et mutations économiques». Les travaux de la journée d’étude devaient être sanctionnés par la lecture d’une synthèse des débats qui servira de base pour les prochaines rencontres de la commission chargée d’élaborer le nouveau code du travail qui tient à coeur au ministre du Travail et de la Sécurité sociale M. Tayeb Louh qui a martelé hier que la nouvelle mouture représente l’avenir du monde du travail.
Posté Le : 28/05/2006
Posté par : hichem
Ecrit par : Z.Mehdaoui
Source : www.quotidien-oran.com