Algérie

Taxis roses : entreprise de régression ou question de liberté '



L'idée n'est pas nouvelle. La création de « taxis roses » dont l'usage est exclusivement réservé aux femmes, il en a été déjà question au début du siècle dans la ville d'Oran. On ne sait pas pourquoi l'entreprise n'a pas abouti mais on peut imaginer des raisons plausibles qui ont fait que le projet reste à l'état de projet, avant de disparaître... Pour revenir quelque 20 ans après. Il y a d'abord celle qui vient tout de suite à l'esprit, quand on ne voit dans « l'affaire » qu'une idée d'investissement dans le transport public individuel : nous n'étions pas, et ça n'a pas changé depuis, vraiment un pays où la création d'entreprises de production de biens, ou de services comme dans le cas précis, relève de l'évidence. Sinon, on aurait peut-être eu des... taxis comme tous les pays d'un certain niveau de développement. La deuxième raison est que l'arrière-pensée, ou carrément la motivation des initiateurs de ce projet serait de caractère politico-idéologique et le niveau de compromission avec l'islamisme de société n'étant pas à l'époque celui qu'il avait atteint par la suite, la vigilance des services de l'Etat aurait bloqué l'initiative. Voilà que l'entreprise n'est déjà plus, en tout cas « pas que », dans l'économique. Ce n'est peut-être pas un hasard que les « idées » du genre réapparaîtront des années plus tard, vraisemblablement parce qu'il y a un meilleur... climat des affaires dans le créneau. Non pas parce qu'il y a un nouveau « modèle économique » qui libère l'initiative mais parce que les « porteurs de projets » spécifiques comme les taxis roses et d'autres évoluent désormais en terrain conquis. La preuve, personne n'a demandé de compte au patron du palace oranais qui a « innové » avec une piscine couverte... pour femmes ! L'autre fois, on nous a même présenté l'ouverture de... cafés pour femmes à Béchar comme le sommet de l'innovation et de l'audace entrepreneuriale ! L'ennui avec ce genre de situation est que, parfois, ce sont des femmes qui sont derrière et elles le font avec de bonnes intentions, au point de considérer cela comme des actions de progrès. Du coup, on ne sait plus par quel bout prendre les choses, comme c'est le cas dans cette histoire de taxis roses revenue ces derniers temps sur un ton polémique. En l'occurrence, il y a comme un embarras à affronter des femmes qu'on ne peut pas soupçonner de connivence avec quelque force rétrograde mais font du projet comme une question de liberté sur laquelle il ne faut rien céder. On sait pourtant que sur le fond, toute entreprise visant la séparation des deux sexes dans tous les pans de la vie est une action régressive. Il faut donc s'en inquiéter d'autant plus que des entreprises allant dans l'autre sens, c'est-à-dire encourageant la mixité, on n'en voit pas venir. Elle est peut-être là l'explication.S. L.


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