Algérie

Taux de participation élevé à la première élection libre Raz-de-marée électoral en Tunisie


Taux de participation élevé à la première élection libre                                    Raz-de-marée électoral en Tunisie
C'est une journée historique qu'ont vécue hier les Tunisiens. L'élection de l'Assemblée constituante devrait marquer la rupture avec l'ère Ben Ali et ouvrir la voie à une nouvelle République.
Dès l'ouverture à 7 heures, d'interminables files se sont constituées devant les bureaux de vote, étroitement surveillés par les militaires. Un engouement jamais égalé, et sur toutes les langues, on pouvait entendre une certaine joie, une fierté pour ce peuple, dont une bonne partie vote pour la première fois de sa vie.
Pour une première élection libre et pluraliste, l'organisation n'a pas été de tout repos. Il y a lieu de constater que sur les 7,2 millions de Tunisiens en âge de voter, seuls 4,2 millions sont inscrits sur les listes électorales. En plus, l'inexpérience, en matière d'organisation d'élections libres, a fait que, dans beaucoup de bureaux de vote, il y a eu des tâtonnements, voire des dépassements. L'usage du téléphone portable, pourtant interdit, a été constaté dans de nombreux bureaux de vote, de même que dans certains bureaux, on ne disposait même pas de listes d'électeurs. Il y a eu également des partis qui ont continué à faire leur campagne dans les rangs des électeurs et aux alentours des bureaux de vote, selon les premières constations de la Ligue tunisienne pour la citoyenneté.
Cette dernière note que, dans la plupart des bureaux de vote, il a été constaté une certaine tension, due notamment aux longues files d'attente et aux comportements de certains pistonnés. D'ailleurs, beaucoup de Tunisiens ont rebroussé chemin, ne pouvant patienter des heures durant devant les longues files d'attente. Il y a eu aussi corruption d'électeurs. Beaucoup de témoignages affirment que des partis ont proposé de l'argent aux électeurs aux alentours des bureaux de vote.
Mais l'incident majeur s'est déroulé au centre de vote de l'avenue de Marseille où le leader d'Ennahda, Rached El-Ghannouchi, est allé accomplir son devoir électoral. Certains électeurs l'ont pris à parti, le traitant de 'terroriste'. Accueilli avec des 'dégage' et des 'retourne à Londres', le leader islamiste s'est montré indifférent à ces gestes d'hostilité. Mais cet incident ne semble pas perturber les troupes d'Ennahda, toujours aussi confiantes de leur large victoire. Dans l'imposant siège du parti, un dispositif spécial est mis en place pour recevoir la foule de journalistes devant y suivre les élections en direct. Les militants et cadres du parti sont à pied d''uvre et font preuve d'une disponibilité déconcertante vis-à-vis de la presse.
Pour Azizi Tedj, membre de la commission d'études et de planification, 'quel que soit le résultat de ce soir, nous serons heureux de la victoire de la démocratie'. Sa collègue, Sonia, renchérit : 'Nous avons vécu l'exclusion. Nous n'allons exclure personne.'
Les cadres d'Ennahda accusent leurs adversaires d'avoir transgressé la loi en poursuivant leur campagne, y compris dans les bureaux de vote. Ils accusent d'autres partis d'avoir sciemment distribué des tracts portant de faux numéros des listes d'Ennahda, afin d'induire les électeurs en erreur et d'attenter au parti. 'Certains partis n'ont pas intérêt à ce que l'opération réussisse', affirme Azizi Tedj, qui ne cache pas sa satisfaction de l'engouement des Tunisiens pour cette élection.
'C'est une fête de la démocratie et un grand acquis. Nous serons les premiers à féliciter le vainqueur et nous estimons que même celui qui obtient 0,01% de voix a le droit de s'exprimer et de contribuer à la construction de la nouvelle Tunisie.'
Même si aucun taux de participation n'a été donné par l'instance supérieure chargée des élections, il n'en demeure pas moins que la forte participation est perceptible et que le scrutin s'est déroulé, en général, dans de bonnes conditions. Le président de la haute commission chargée des élections, Kamel Jendoubi, a reconnu que 'la participation a dépassé toutes les prévisions'. La forte participation des Tunisiens à l'étranger (40%) est un signe encourageant, selon lui. À 17h, aucun taux de participation n'était disponible. Kamel Jendoubi n'était même pas en mesure de donner une idée sur la date de l'annonce des résultats de cette élection. 'Probablement mardi', s'est-il contenté de dire. Il a, toutefois, indiqué lors d'une conférence de presse tenue à 17 heures, au Palais des congrès, que le taux de participation a dépassé les 80% dans certains bureaux de vote dans la capitale Tunis, sans donner de taux de participation au niveau national.
Devant les bureaux de vote, beaucoup de Tunisiens ont insisté pour dire qu'ils tenaient à voter pour consacrer les acquis de la révolution du Jasmin. Houda, une enseignante, affirme : 'J'ai attendu pendant neuf mois que ce jour arrive pour tourner définitivement la page de l'ère Ben Ali.' De son côté, Nabil est catégorique : 'On ne va pas laisser les barbus opérer un hold-up sur la révolution.' Mais dans les cafés, beaucoup ne sont pas partis voter et crient à qui veut bien les entendre qu'ils ne croient pas aux élections. Un cafetier va jusqu'à regretter le président déchu. 'Lui, au moins, il les connaît tous. Ils veulent tous s'éterniser au pouvoir et s'enrichir sur le dos des martyrs et de la révolution.'
Un autre, plus tranchant, lance devant tout le monde : 'Le jour où ils décident de remettre les femmes au foyer et de permettre aux hommes au chômage de trouver du travail, j'irai voter.'
Toutefois, il y a lieu de souligner qu'un flou total entoure la mission et la durée de vie de l'Assemblée constituante ainsi que du gouvernement et du président qui en seraient issus. Personne n'est en mesure de dire quelle sera la durée de vie de l'Assemblée constituante. Les plus optimistes des juristes affirment que celle-ci ne saurait dépasser une année, un temps suffisant pour préparer la nouvelle Constitution et convoquer des élections législatives et présidentielle. Or, cette éventualité n'est pas du goût de tous les partis, qui voient mal l'idée d'un autre gouvernement de transition. 'On ne va pas se bagarrer pour des portefeuilles ministériels pour quelques mois seulement, pour ensuite laisser la place aux autres', commente un juriste.
A. B.
Boualem algerie 25-10-2011 09:47
LE REVOLTE 25-10-2011 08:59
Dounia 25-10-2011 08:40
cb 25-10-2011 08:07
alia 25-10-2011 07:42
hamouda el menfi 25-10-2011 07:37
BEBITE 24-10-2011 17:33
ABOU-BAGRA 24-10-2011 17:11
juste42 24-10-2011 17:08
Razik 24-10-2011 16:31
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