Algérie

Tatouage et piercing



La grande et tapageuse intrusion des modes a quelque chose de déroutant et soumet les générations qui se succèdent à des questionnements auxquels personne ne peut sérieusement répondre. Ce qui est étonnant est qu'elles prennent régulièrement la place de celles qui sont effacées parce que décriées au nom d'un vague perçu culturel.Le défilé des générations algériennes n'échappe pas à ces mouvements pour présenter une confluence sociale bigarrée étonnante. La génération post-indépendance s'était pliée à la mode hippie de l'après-guerre, avec les cheveux longs et la patte d'éléphant et le tatouage sur le corps était perçu comme un indice dégradant.
Les médecins avaient à l'époque du pain sur la planche pour gommer les intrusions d'encre sur les visages. Ce qui était un signe de noblesse chez les aïeuls était devenu une marque de dégradation sociale. A un degré moindre, le piercing figurait sur le même registre. On identifiait le très apparent bout d'os qui traversait la lèvre ou le nez en symbole tribal arriéré.
Aujourd'hui on ne lésine plus sur les extravagances pour jusqu'à aller chercher les coupes de coiffures des différentes anciennes tribus indiennes. On aura toujours l'excuse et la satisfaction d'imiter les vedettes sportives.
Depuis, les perceptions ont pris un sens inattendu inverse. Les sociétés occidentales ont pris les devants et ont mis à l'honneur des apparats propres aux sociétés dites reculées qu'elles déconsidéraient et les ont accaparés.
Les sociologues ont du grain à moudre pour expliquer ce retour surprenant à l'ère néolithique. Les égos ont la peau dure et au fil du temps, les jeunes et les moins jeunes ont toujours été prisonniers du désir de se donner une contenance. A défaut peut-être de détenir d'autres atouts, les modes en cascade leur offrent des palliatifs à la limite du ridicule quitte à bousculer les convenances. Tous les moyens sont bons pour vivre son temps et marquer, par les révolutions des modes qui se répètent, les écarts entre les générations.
Chacune à son passage dira rien n'est plus comme avant et avant c'était mieux.


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