Algérie

Tariqa zianya



Au cœur de la médina, en passant de haret erma (la place des archers) à derb el haddadin - la rue des forgerons - nous longeons, à notre gauche, la mosquée de Sidi Merzouq el Kéfif (incorrectement appelée Djamaâ el Kerma) puis, avant de déboucher sur la rue Sidi Hamed, à main droite, nous empruntons une impasse nommée jadis Haoumet Erroumanâ. Aussitôt les restes d'un vieux dharih, apparaissent sous la forme d'un pan de mur soutenu par une arcade en ruine et d'une niche ; celle-ci contient des croûtons de pain, des couches de suie et des moignons de bougies récemment allumées, qui portent témoignage qu'ici, à Tlemcen, il existe toujours de nombreux adeptes de la tariqa zianya.

L'ordre religieux des zianya fut fondé vers 1733 à Kenadasa par le chaykh Ben Abderrahman Ben Bouzian communément appelé Moulay Bouzian. D'abord étudiant à l'Université de Fes, il en fut chassé par le monarque de l'époque. Il trouva refuge au Tafilalet, avant de partir à la Mecque. On rapporte qu'il impressionna son entourage par « sa piété sincère et sa perspicacité dans les choses humaines comme dans les sciences religieuses». Sur le chemin du retour, en passant par le Caire, Tripoli, Tunis, il céda aux sollicitations des fidèles qui lui demandèrent d'être initiés à la Voie soufie.

Il désigna dès lors des moqaddem et plaça des khalifa dans chacune de ces villes. Au lieu de revenir dans son pays natal, il s'arrêta à Kenadsa où il édifia une Zaouia devenue depuis le centre d'un ksar important ! Ce fut dans ce sanctuaire qu'il fut mis en terre le 13 Février 1733. A ses côtés on découvre les tombes de deux saintes femmes de la famille de sidi Bouzian : Lalla Aïcha et Lalla Keltoum. «C'est, somme toute, un ordre animé d'un grand esprit de tolérance ; tous ses membres vivent très dignement, en dehors des choses de ce monde, faisant du bien autour d'eux, se livrant à l'enseignement du Coran et de la langue arabe tout en continuant à donner à l'ordre le relief de sainteté qui lui attire la vénération des fidèles et de nombreux adhérents…»





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)