Représentant une branche importante de la chadhilyacet ordre religieux fut fondé en 1494 par l'imam Abû el Abbes Ahmed Zerrouq el Bernoussi, né en 1441 à Bernoussa, entre Fes et Taza, là où ses fidèles lui ont élevé une qûbba vénérée !
Parmi les maîtres de sidi Zerrouq citons le chaykh Hadrani, l'imam Sidi Ahmed ben Arous, Abdellah Sakhri, le savant docteur Ahmed Ben Zekri, imam de la Grande Mosquée de Tlemcen. (Nous aurons l'occasion de revenir sur l'itinéraire de cet immense homme de savoir, auteur d'un nombre important d'ouvrages). Cependant celui, parmi ses professeurs, qui eut une grande influence sur la formation spirituelle de l'imam Zerrouq fut incontestablement le maître soufi chaykh Medjaci. (*).
(*) - Abdellah ben Abdelouahab Ben Ibrahim El Medjaci est né à Tlemcen au début du XV ème siècle ; c'était un dévot, un ascète et un extatique qui se livrait, à chaque instant de sa vie, aux actes de piété ; il pleurait si fréquemment qu'on le surnomma el Bekkay ; on dit même qu'il ne levait jamais les yeux au ciel tant il craignait Dieu. Ses sentences devinrent célèbres et son enseignement portait essentiellement sur les sciences religieuses. Favorisé par la grâce de Dieu, il fit le pèlerinage à pied 24 fois - n'ayant pour monture qu'un âne qu'il enfourchait quand il était extrêmement fatigué. Il eut pour compagnon, au cours de l'un de ses pèlerinages, le poète et savant soufi Sidi Brahim Tazi, disciple puis successeur de Sidi el Houari à Oran. Les mérites du saint Sidi el Medjaci étaient innombrables ; strictement attachés aux pratiques du culte, ses disciples furent à leur tour des savants remarquables, entre autres, - en plus de Ahmed Zerrouq - Ibn Merzouk El Khatib, Mohammed ben Abderrahman el Qoraïchi Maqqari (oncle paternel d'Ahmed el Maqqari, auteur de Nafh et-Tib). Le tombeau du soufi sidi el Madjaci se situe à Aïn Wazouta, en dehors de Bab el Djiad.
Ahmed Zerrouq a laissé de nombreux ouvrages notamment un excellent commentaire de Latâ'if al Minan de Tadj Eddin Ben Abdelkrim Ben Atâ Allah Eskandrani, ainsi qu'un recueil intitulé Al Djounna :(Le bouclier qui préserve des innovations dans la Tradition). Après de fréquents séjours en Egypte il créera à Fes une branche de la chadhilya - l'ordre de la Zerrouqya qui déploie ses activités jusqu'à nos jours. Sur le chemin de l'Orient, il meurt à Mezrata, en Libye dans le Tripolitaine, âgé de 53 ans. «Chaykh Zerrouq s'était approché de la grandeur. Il était considéré par ses contemporains comme le Ghazali de son époque». Le savant libyen Ahmed al Hushaymi aurait récemment écrit une étude sur lui.
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Posté Le : 31/10/2010
Posté par : lallasetti
Ecrit par : par Omar Dib
Source : Le Quotidien d'Oran 21/10/09