Algérie

Tares et travers


Encore un drame effroyable, emportant dix personnes et blessant 35 autres, convaincues qu'elles étaient d'entamer un voyage vers un repos terrestre mérité. Un bus censé transporter des voyageurs au petit éden de Tikjda et un ravin de plus cinquante mètres sont prématurément les acteurs de la catastrophe. On ignore le détail de l'accident, mais on note pour la énième fois que c'est encore un autocar pour voyageurs qui est au centre d'un nouvel événement dramatique.S'abriter encore derrière le sort et la fatalité est une échappatoire aisée. Les drames routiers qui s'éternisent dénotent chaque jour que les catastrophes qui endeuillent des dizaines de familles à travers tout le pays ont plusieurs répondants visibles pour peu qu'on s'attache à leur accorder la considération nécessaire et qu'on prenne la peine de tenter de les maîtriser.
Il est indéniable que les autocars et les taxis sont les premiers fournisseurs des hôpitaux et des cimetières.
Les différentes sévères mesures législatives prises pour réformer le code de la route n'ont pas jusqu'ici atténué la multiplication des drames de la route.
En la circonstance et du fait de la prégnance d'un esprit tendant à se généraliser, le permis de conduire se transforme peu à peu en permis de tuer.
Cela est d'autant plus vrai quand les capacités professionnelles des chauffeurs de car ou de taxi ne sont pas conséquemment bien évaluées. Là aussi, le monde du travail et des services a été accaparé par des tares et des travers pour que la vie humaine devienne secondaire.
Le métier comme plusieurs autres a été au fil des années sérieusement dévalué et il a perdu la hauteur de la dignité qui lui incombe. Un chauffeur de bus ou de taxi a la même responsabilité que celle d'un chirurgien auquel on soumet un patient pour une opération chirurgicale.
Mais les profils livrés aujourd'hui aux routes sont très loin des images épinaies du passé, quand les stations et les gares routières étaient anoblies par des professionnels consciencieux et à la hauteur et portaient uniformes, casquettes et gants blancs.


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