Algérie

Tarek Aziz accuse Obama « d'abandonner l'Irak »



Huit soldats irakiens ont été tués par des insurgés avant-hier, et la liste n'est pas près d'être close. Les Américains, eux, persistent et signent, ils quitteront le pays à la fin du mois. Depuis sa prison, Tarek Aziz, l'un des hommes les plus puissants du régime irakien à l'époque de Saddam Hussein, affirme que le départ des troupes américaines va conduire le pays à sa perte. Huit soldats irakiens ont péri près de Baghdad. Lancés à la poursuite d'hommes qui venaient d'ouvrir le feu sur eux, les militaires ont suivi leurs assaillants dans une maison que les insurgés ont faite exploser sur leurs poursuivants. L'armée est une cible privilégiée des groupes armés en Irak et la province de Diyala à l'Est, avec celles de Baghdad et Ninive au Nord, l'une des plus violentes d'Irak. La tension monte d'un cran avec cette prise de parole assez rare du chef d'état-major irakien ; il a averti pour la première fois que le retrait total de l'armée américaine fin 2011 était prématuré car ses forces ne seront pas en mesure d'assurer pleinement la sécurité du pays avant 2020.Ces déclarations, qui reflètent l'inquiétude de la hiérarchie militaire face à l'insécurité persistante en Irak, n'ont pas semblé trouver d'écho à Washington où les dirigeants ont de nouveau affirmé qu'ils respecteraient le calendrier de retrait graduel fixé par le président Barack Obama. L'armée américaine, forte de 64 000 hommes en Irak, achèvera officiellement sa mission de combat le 31 août. Les 50 000 militaires américains qui resteront devront avoir quitté le pays à la fin 2011 en vertu d'un accord conclu par les deux pays en novembre 2008. Et le départ des Américains n'est pas sans réactions, notamment chez les anciens responsables irakiens.L'ex-bras droit de Saddam Hussein accuse'Dans sa première interview depuis 2003, Tarek Aziz, l'un des hommes les plus puissants du régime irakien à l'époque de Saddam Hussein, affirme que le départ des troupes américaines va conduire le pays à sa perte. Tarek Aziz, c'était le bras droit de Saddam Hussein et le visage du régime irakien, en tant que chef de la diplomatie. Emprisonné depuis plus de 7 ans dans un établissement pénitentiaire du nord de Bagdad, il purge une peine de 15 ans.Depuis sa cellule, Tarek Aziz a accusé le président américain Barack Obama « d'abandonner l'Irak à son sort », dans une interview au quotidien britannique The Guardian. L'ancien vice-Premier ministre irakien s'exprimait pour la première fois depuis qu'il s'est rendu aux forces américaines en avril 2003.« Le pays est détruit »« Nous sommes tous victimes des Etats-Unis et du Royaume-Uni, déclare Tarek Aziz dans cet entretien. Ils ont tué notre pays de multiples façons. Quand vous faites une erreur, vous devez la réparer, et non abandonner l'Irak à son sort. » Près de cinq mois après les législatives du 7 mars, le pays n'a toujours pas de gouvernement. « Pendant 30 ans, Saddam Hussein a construit l'Irak et maintenant le pays est détruit, affirme Tarek Aziz au Guardian. Il y a plus de gens malades, plus de gens qui ont faim. Les services n'existent plus. Des dizaines, voire des centaines de gens sont tués chaque jour' J'étais optimiste quand Barack Obama a été élu président, parce que je pensais qu'il allait corriger certaines erreurs de George W. Bush, ajoute-t-il. Mais Obama est hypocrite. Il abandonne l'Irak aux loups. »Tarek Aziz refuse de critiquer Saddam Hussein, dont il dit que « l'histoire montrera qu'il a servi son pays ». Il assure toutefois qu'il a essayé de le persuader de ne pas envahir le Koweït en 1990, mais a dû, en tant que ministre des Affaires étrangères, se plier à la décision de la majorité. Il affirme également avoir tenté de convaincre la communauté internationale que les craintes sur la présence d'armes secrètes en Irak, en 2003, étaient infondées. « Bush et Blair ont menti intentionnellement, ils voulaient détruire l'Irak, accuse-t-il. Aujourd'hui l'Iran a un programme d'armement. Tout le monde le sait et personne ne fait rien, pourquoi ' »Tarek Aziz a été inculpé pour crime contre l'humanité dans l'affaire du meurtre de dizaines de commerçants en 1992. Il a également été condamné pour son implication dans la déportation forcée de Kurdes dans le nord de l'Irak dans les années 1980.


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