Algérie

Tarbaat, un diwan populaire et intimiste Culture : les autres articles



Tarbaat, un diwan populaire et intimiste Culture : les autres articles
Tarbaat, c'est l'histoire d'une bande de potes décidés à se frayer un chemin jusqu'à la scène. Leurs armes : textes engagés et musique recherchée. C'est bientôt chose faite puisque le premier album sortira en ce mois de mai.
Sofiane, Fayçal, Abu Baker, Yacine, Mourad, Merouane et Tarek se connaissent depuis plusieurs années. Au fur et à mesure des rencontres et des affinités, le petit groupe se constitue en rebaâ (clique). Quand ils décident de s'adonner à leur passion commune : la musique, le titre du groupe est tout trouvé Tarbaat, soit une bande d'amis en kabyle. A l'arrivée du groupe sur la scénette d'Algérie News fin mars dernier, ils dégagent une énergie et une joie communicatives. Une fois le coup d'envoi du concert donné, leur ébullition se fait plus ordonnée.
Tenues accordées et mouvements harmonieux. Ils charment très vite le public avec une harmonie inédite entre musique kabyle, chaâbi et des sonorités diwane. Du nord au sud, le grand écart est osé mais réussi. Les sept membres du groupe commencent à jouer ensemble dès 2004 et, très vite, ils sont engagés en tant qu'orchestre pilote et accompagnent plusieurs chanteurs. Ambitieux, ils entament, dès 2007, leur première tentative d'enregistrement d'un album. Tentative infructueuse à ce stade-là, explique Abu Baker, guitariste du groupe. L'année 2010 représente un grand tournant dans la vie du groupe puisqu'il arrive deuxième au Festival régional de musique kabyle.
C'est aussi l'occasion de leur première fois sur scène. Dès lors, ils participeront à plusieurs festivals à travers le pays et gagnent petit à petit en aisance sur scène. Leur musique envoûte. Le groupe revendique ses racines berbères, précise Abu Baker, dans lesquelles ils puisent toute leur inspiration. Des sonorités nonchalantes du Sahara aux rythmiques kabyles en passant par le raï ou le chaâbi.
Racines
Ils ambitionnent même de se mettre au chaoui, confie Abu Baker, qui précise avec fierté que Tarbaat a interprété des chansons d'Athmane Bali dans leur langue originale. Si Merouane, chanteur du groupe, écrit la plupart des textes, le reste du groupe prend en charge la composition d'une à deux chansons chacun. Chacun apportant ses propres influences. Une synergie particulière qui leur donne une identité musicale déjà bien reconnaissable et assez originale. Dans leurs chansons, ils abordent le thème inéluctable de l'amour.
Celui qui unit deux êtres, comme dans la chanson Lekhyalim (ton ombre) mais aussi l'amour de la patrie dans Tamourtiw. Mais là où ils se distinguent, c'est dans leur traitement des maux de la société. Leur message, qui se veut «social», insiste Abu Baker, se différencie de celui des autres groupes par une approche très particulière. Quand ils évoquent la bureaucratie par exemple, dans leur chanson Rouh ou welli (vas et reviens), ce n'est pas l'Etat qu'ils interpellent ou qu'ils critiquent mais «le peuple». Abu Baker explique : «Derrière le guichet, c'est un fils du peuple qui n'en fait qu'à sa tête. Le policier est issu du peuple, etc. C'est aussi au peuple de se remettre en question.»
D'où le titre de leur premier album. «Nous avons choisi de nommer notre premier album Mina echaâb ou aila echaâb (par le peuple et pour le peuple) parce que nous estimons que nous faisons partie du peuple et nous nous adressons à celui-ci», explique le guitariste. «Si chacun, à son échelle, travaillait, essayait d'accepter l'autre et faisait de son mieux, nous pourrions arriver à une meilleure situation», conclut-il. Textes engagés et musique recherchés, le premier album de Tarbaat est promis à un bel avenir.


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