Entre les villes de Sétif et Béjaïa, dans la partie occidentale et berbérophone du massif du Guergour, se situe La région de Ath Yaala , une confédération de plusieurs villages : Tizi Medjbar , Guenzet ,Timenkache, Taourirt Yacoub, Taourirt thamelalt, Chréa, Foumlal, Aourir Ouelmi, Ighil Hammouche, Ighoudane, Bouadheltsen, Thamast, Aghda n'Salah, Ith Karri, Imesbahen, Thigherth, Sidi l'Djoudi, Issoumar, sans oublier le village de Ighdem, qui a été complètement détruit par l'armée coloniale en 1959.
Selon Ibn Khaldûn, les Ath Ya’la seraient partis de la Qal’a des Béni Hammâd, fuyant les Hilaliens vers la fin du xie siècle (Gaïd 1990 ; Féraud 1868). Mais la région semble avoir connu une occupation humaine très ancienne et le massif du Guergour n’a pas manqué d’être la destination d’archéologues antiquisants (Leschi 1941). La tribu, comme toutes les tribus, est une longue histoire faite de mélanges et d’agrégations successives, d’éclatements aussi. Et Tout comme leurs voisins proches Ath Wertirane ou Ath ‘Abbas, les Ath Yaala ont un fondouk à Constantine et même, selon certains témoins, dans la lointaine Mascara à l’ouest.
La région D’Ath Yaala est considérée comme l’un des bastions des révoltes. Elle a été une place forte du mouvement national en s’engageant, au début de la révolution du 1er novembre 1954, dans la lutte armée. On cite trois batailles significatives : celles de Sidi m’Hand Ouyahia en 1955, de Adrar n’Thilla (ou opération Dufour) en 1956 et celle du « grand ratissage » en 1958. En 1959, le village de Ighdem composé d'un hameau 35 maisons, complètement détruit par l'armée française et l'ensemble des habitants sont expulsés, vers le chef-lieu de la daïra de guenzet. Cet événement est emblématique des crimes commis dans cette région par les Français. Cette région montagneuse fut le creuset du djihad et du militantisme. Dans cette région d’où émergèrent de nombreux “oulémas”, forgés sans doute au cœur de cette école “Oukari” édifiée il y a déjà quatre siècles par Cheikh Mohand Okari (chikh Akli Okari l'avait rénovée dans les années 1970, les Beni Yala furent alors et aussi ce berceau de l’islamité que consolidèrent Cheikh Abdelhamid Benbadis et son école à Constantine d'où sortirent les éminents Cheikh El-Fodhil El-Ourtilani de Ith Ourthirane, Cheikh El-Hachemi Belmouloud de Guenzet, cheikh Haneche Said de Issoumar ou Cheikh Saïd Salhi pour ne citer que ceux-là, sans oublier cheikh Sidi El-Djoudi du village qui porte son nom. Guenzet Ath Yala, c’est aussi l’exemple vivant d’une contribution sans faille au mouvement national, depuis Arezki Kehal au Cheikh Youssef Yalaoui et tous ces martyrs qui se sacrifièrent alors pour Dieu et la patrie, leurs noms sont encore gravés dans les mémoires de tous ceux-là, frères de combat qui ont rejoint les maquis de l’Algérie, pour contribuer à la Révolution de Novembre.
Source : Livre de Gaid Mouloud - Les Beni Yala.
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Posté Le : 01/08/2020
Posté par : patrimoinealgerie