Algérie

Tapis rouge devant l'Exécutif pour 2018



Tapis rouge devant l'Exécutif pour 2018
Le Palais du gouvernement
Il s'est donné les moyens d'une relance effective de la dynamique de développement local à travers le fonds destiné aux programmes communaux de développement.
La réussite du second rendez-vous électoral de l'année, dans un contexte socio-économique difficile, conforte la position du gouvernement face à une opinion publique très attentive à l'action de l'Etat sur des questions en rapport avec sa quotidienneté. Autant les Algériens semblent tenir à la paix sociale et surtout à la reconstruction de l'édifice démocratique, autant ils sont intraitables lorsqu'il est question des acquis sociaux et de leur pouvoir d'achat. L'épisode électoral a certes, mis sous le boisseau les questions d'inflation et de chômage, mais la grogne n'est pas loin et s'exprimera de diverses manières avec l'entrée en vigueur des mesures contenues dans la loi de finances 2018. Le texte, soumis au vote aujourd'hui à l'APN, apporte son lot d'augmentations de certaines taxes qui, de proche en proche, sont susceptibles de provoquer une hausse de l'indice des prix. L'inflation, la bête noire du gouvernement et principal motif de colère de la société, est objectivement inévitable, même si l'Exécutif affiche l'ambition de la limiter à 5% pour l'exercice 2018.
Cela dit, à défaut de prouesses économiques hors normes, le gouvernement s'est donné les moyens financiers d'une relance effective de la dynamique de développement local en gonflant considérablement les fonds destinés à la réalisation des programmes communaux de développement. Le succès des élections locales allège le poids des responsabilités du gouvernement, en ce sens que les fameux investissements locaux créeront de l'emploi au niveau des communes et surtout apaiseront les tensions sociales, à travers l'amélioration des conditions de vie des citoyens. La décision de miser sur le volet local est d'autant plus opportune qu'une écrasante majorité des APC et des APW est justement gérée par les partis de la majorité au pouvoir. Une cohésion dans la décision et l'action est donc très possible, ce qui soulage considérablement la pression susceptible d'être exercée par la population.
L'intervention de l'Exécutif au bénéfice des collectivités locales sera aussi d'ordre législatif. La promulgation du nouveau Code communal et de wilaya où il sera expressément question de nouvelles prérogatives pour les élus et l'instauration effective de la démocratie participative apportera, estiment de nombreux observateurs, son lot de dynamisme au sein de la société, ce qui contribuera à détendre l'atmosphère. A charge pour les élus locaux de jouer le jeu. Cela ne devrait pas poser de problème, en raison de leur appartenance dans leur majorité, à la même famille politique de l'Exécutif.
En fait, le gouvernement dispose des clés nécessaires pour assurer une année 2018 assez sereine aux plans économique et social. Et même politique, si l'on tient compte du fait que cette même année n'est pas électorale. D'où une certaine baisse d'activité qui sera enregistrée, du moins au premier semestre. En d'autres termes, après ces élections locales où le pouvoir s'est sérieusement renforcé, le prochain examen qui consistera en le passage devant les deux chambres du Parlement de la loi de finances, dont l'adoption est d'ailleurs acquise, l'Exécutif n'aura qu'un seul fer au feu, celui de garantir une année socialement sereine et économiquement dynamique.
Fort de la majorité qu'il détient dans l'ensemble des institutions du pays, il n'y a raisonnablement aucune entrave au déploiement de son programme pour 2018. Celui-ci n'est pas «populaire» dans certains de ces chapitres, notamment celui en rapport avec les recrutements dans l'administration. Seul un départ en retraite sur cinq sera remplacé dans la Fonction publique. Cette mesure, qui fera des vagues parmi les jeunes diplômés des universités, notamment, n'est pas pour arranger les choses. De fait, si le chômage des universitaires va augmenter, le gouvernement compte certainement sur les collectivités locales pour remédier un tant soit peu à ce déficit, puisqu'elles auront l'initiative et pourront être plus agressives sur le terrain de l'économie. Il serait naïf de croire que les élus locaux puissent régler les problèmes de l'Exécutif, mais il est clair qu'en ces temps de crise financière, leur apport peut être apprécié par le gouvernement, puisqu'ils peuvent créer une dynamique citoyenne, à même de renouer les liens entre la société et les gouvernants. Le propos peut paraître trop optimiste, voir irréel dans le contexte de l'Algérie d'aujourd'hui, mais vu les moyens dont dispose le pays et la disponibilité affichée par la société à contribuer à la gestion de la cité, il ne suffirait que d'un déclic pour que cela se réalise. L'histoire des peuples est faite d'accumulation d'expériences et de déclics.


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