Algérie

Tapidor choisie pour «parer» les stades de la prochaine CAN Le «made in bladi» tapisse l’Afrique



Publié le 10.01.2024 dans le Quotidien l’Expression

Les produits nationaux sont en train de parsemer les étals des commerces du continent…
La prochaine CAN aura un accent bien de chez nous.
Les magnifiques stades qui vont abriter, dès la semaine prochaine, la fête du football africain vont être parés de «tenues» fabriquées par des mains Algériennes.

Les décors que verront les supporters du monde entier autour des 22 acteurs des matchs de cette compétition seront faits par des mains algériennes. En effet, l'entreprise algérienne Tapidor a été choisie par la Confédération africaine de football (CAF) pour habiller les pistes d'athlétisme des stades du pays des Éléphants. De magnifiques moquettes sont parties d'Oran, où se trouve l'entreprise, pour se disperser dans les stades de ce beau pays de l'Afrique de l'Ouest. Les moquettes vertes ornées de symboles représentant la culture ivoirienne ont commencé à s'installer, métamorphosant les stades en oeuvres d'art. Malgré une concurrence féroce, notamment de géants européens, Tapidor, spécialisée dans la fabrication de tapis et de moquettes depuis près de 40 ans, a réussi à décrocher ce marché d'envergure. Cet exploit n'est pas passé inaperçu, rappelant les éloges reçus lors du CHAN d'Alger, l'année précédente, où l'entreprise avait brillé au stade Nelson Mandela à Baraki.

Un véritable triomphe quand on connaît la mainmise de certains mastodontes du domaine sur ce genre de compétitions.

À cela, il faut ajouter les «coulisses» hostiles à l'Algérie au sein de la maison du «foot africain». «L'Algerian bashing» est devenu le sport favori de certains membres influents de cette structure du ballon rond du continent. C'est dire donc à quel point l'exploit est grand pour cette entreprise qui a réussi à dérouler le «tapis rouge» pour cette prestigieuse compétition. Il s'agit là d'un bel exemple de réussite des entreprises algériennes. Depuis qu'il a été élu à la tête du pays, Abdelmadjid Tebboune a fait de la conquête des marchés africains sa priorité. Une stratégie a été mise en place dans ce sens.

Les produits locaux qui étaient boudés par les nationaux ont connu un grand bond qualitatif pour être apte à l'exportation. Au fil des quatre dernières années, le «made in bladi» a tracé son chemin à travers le continent, laissant une empreinte algérienne dans des destinations devenues tendances touristiques, telles que le Sénégal, la Côte d'Ivoire et la Mauritanie. Les Algériens voyageurs ont été agréablement surpris de retrouver des produits nationaux dans leur quotidien. Des taxis équipés de pneus Iris, des écrans Stream dans les chambres d'hôtel, des climatiseurs Condor rafraîchissant l'air, les supermarchés dévoilant fièrement des produits agroalimentaires algériens, des médicaments nationaux prenant place dans les pharmacies, sans oublier les produits en papier comme les torchons et mouchoirs de Faderco, ainsi que les cosmétiques et produits d'hygiène qui ont séduit par leur qualité et leurs prix.

L'exportation du savoir-faire algérien ne s'arrête pas aux produits physiques. La plate-forme de VTC et de livraison en ligne, Yassir, a brillamment étendu son empreinte dans cinq pays africains, à savoir la Côte d'Ivoire, le Maroc, le Sénégal, la Tunisie et l'Afrique du Sud. Cette initiative audacieuse démontre que l'Algérie émerge avec succès dans des marchés souvent dominés par des acteurs occidentaux. On n'est donc plus, comme à une certaine époque, dans des expéditions symboliques de ciment ou de fruits et légumes. L'objectif à moyen terme pour de nombreuses entreprises algériennes est d'établir un véritable «business» sur l'Afrique. Tapidor, en tant qu'exemple concret, incarne cette vague verte qui se propage sur le continent noir. Le président Tebboune, toujours animé par des ambitions audacieuses, exhorte continuellement les opérateurs publics et privés à relever ce défi économique. Le gouvernement, quant à lui, a tracé la voie avec des mesures incitatives facilitant les opérations et les rendant très rentables.
L'expansion des banques algériennes en Afrique, ainsi que de nouvelles routes, à l'image de celle reliant Tindouf à Zouerate, ouvrent des portes gigantesques vers l'Afrique de l'Ouest.

L'Algérie, grâce à ces initiatives, n'a jamais été aussi proche de son continent, et les entrepreneurs algériens sont prêts à marquer de leur empreinte le paysage économique africain. Un véritable rapprochement qui promet un avenir prospère et mutuellement bénéfique. «L'Afrique aux Africains», prend aujourd'hui tout son sens...
Walid AÏT SAÏD



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