Algérie

Tangente éducative



Socle vital de la société algérienne, l'école est aujourd'hui à un carrefour duquel dépendront la nature et le profil des générations futures. Elle façonnera par son contenu les ruées des dizaines de millions d'enfants en quête de savoir et d'éducation. Du reçu acquis dépendra l'avenir du pays.Le monde de l'éducation nationale est primordial. Selon le chemin pris, il enfantera une future population d'acteurs savants et compétents ou au contraire des successions de strates vivantes tarées.
Prendre en charge plus du quart de la population algérienne en lui aménageant des structures, un programme convenant, des enseignants et des éducateurs qualifiés pour ce faire n'est pas une ?uvre aisée. Malgré des efforts gigantesques entrepris par les autorités, le phénomène des cours particuliers à tous les niveaux de l'enseignement et la floraison des écoles privées prend des proportions démesurées. La majorité des parents, ceux dans l'aisance comme ceux dans le besoin, se plient tous avec mauvaise grâce à un nouveau signe des temps qui ne cesse de s'amplifier. Cette nouvelle tangente éducative avec sa lourdeur financière pour les plus démunis infléchit et dénature le caractère social de la gratuité de l'éducation scolaire.
Les raisons sont connues. Elles vont de la surcharge des classes, de l'insuffisance des enseignants, à la modicité des salaires jusqu'à la lourdeur des programmes enseignés. De plus, de réformes en réformettes et avec la balade des langues, l'école donne parfois l'impression de ne pas se fixer le repère définitif qui lui convient. Le danger de ces incartades serait la mise à l'écart de la démocratisation de l'enseignement, un des fondements de la société algérienne au même titre que la gratuité des soins et des multiples importantes mesures de soutien que l'Etat lui apporte.
On n'en est pas là, loin s'en faut. Les salaires comme les bourses des étudiants ont été augmentés. Les infrastructures et les recrutements foisonnent partout. Le problème qui se pose cependant serait l'inéquation entre la qualité de l'enseignement et le nombre exponentiel des enseignés que la démographie galopante développe. Le risque encouru est de voir naître deux écoles. L'une pour les riches et une autre pour les pauvres.


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