Tandis que Karzai loue ses bonnes relations avec Téhéran

Gates évoque un trafic d’armes iraniennes avec les talibans Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a réitéré hier ses inquiétudes au sujet d’un trafic présumé d’armes iraniennes en Afghanistan, lors d’un entretien avec le président Hamid Karzai qui a, de son côté, fait état des «très bonnes relations» entre Kaboul et Téhéran. «Il y a des informations faisant état, ces derniers mois, de l’arrivée d’armes en provenance d’Iran», a déclaré Gates alors que son hôte, le président Karzai, a déclaré n’avoir «aucune preuve de l’implication de l’Iran». «Nous avons de très bonnes relations avec le gouvernement iranien. L’Iran et l’Afghanistan n’ont jamais été aussi amis qu’ils le sont aujourd’hui», a-t-il ajouté en évoquant l’aide apportée par l’Iran à la reconstruction du pays. Américains et Britanniques font état depuis des semaines de leurs soupçons sur une aide iranienne aux insurgés afghans, notamment aux talibans dont le régime avait été rejeté par l’Iran qui avait soutenu ses adversaires, les commandants de l’Alliance du Nord. L’Iran a nié tout soutien. Concernant la lutte contre les talibans, le chef du Pentagone a estimé qu’il s’agissait d’»un engagement à long terme». «Je suis certain que les Etats-Unis et nos partenaires de l’Alliance resteront ici aussi longtemps qu’il le faudra pour assurer la victoire», a-t-il dit. M. Gates, qui effectue sa deuxième visite en Afghanistan, s’était rendu hier à un camp près de Kaboul, où des instructeurs américains et français doivent former, d’ici à octobre 2008, 3.900 hommes qui constitueront un premier embryon de forces spéciales afghanes. Le général Bismillah Khan, chef de l’état-major afghan, a estimé que l’armée afghane, qui doit prendre la relève des forces internationales, compterait comme prévu 70.000 hommes à l’horizon 2008, mais qu’elle ne serait pas prête à fonctionner seule avant 2011.