Cela fait deux ans que l'APC de Tamokra, localité située à 80 km au sud de Béjaïa, est entrée dans une hibernation qui ne semble pas connaître son épilogue, laissant 4500 habitants dans la confusion. «Jamais Tamokra n'a connu un tel marasme»,témoigne un quinquagénaire. Né d'une alliance RND-FLN-Hizb Ennour, l'exécutif a perdu sa majorité après le ralliement d'un élu FLN à l'opposition, laquelle est composée par les 6 élus du FFS.«Nous avons sans cesse dénoncé la gestion du président de l'APC qui agit unilatéralement. Nous avons même été reçus par l'ex-wali pour lui expliquer cela et aucune mesure n'a été prise», affirme Arzikiou Hamid, chef de file de l'opposition.Pour dénouer la situation, une délégation mandatée par l'actuel wali s'est rendue au siège de l'APC, en vain. «Il nous a été demandé de signer des PV que nous n'avons même pas lus !» lâche notre interlocuteur.Oulefkih Ahmed, l'élu dissident du FLN, s'insurge : «J'ai subi toutes formes de pression pour me faire revenir sur ma décision. On a même gelé mon salaire.» Lundi dernier, sur recommandation du wali, une assemblée générale extraordinaire allait avoir lieu, mais l'opposition, majoritaire, a voté contre l'ordre du jour. «Ce n'est pas au wali de fixer l'ordre du jour, c'est contraire au code communal», assène Arzikiou Hamid.De l'autre côté, les six élus appuyant l'exécutif disent avoir tout tenté pour dépasser les différends en mettant l'intérêt public en priorité. Pour l'élu de Hizb Ennour c'est «un blocage qui méprise les citoyens est un abus». Pour sa part, le trésorier intercommunal a remis aux élus un document stipulant que 9 milliards de centimes sont bloqués. «En exploitant cette somme, Tamokra sortira du gouffre», regrette le président de l'APC, Taouinat Khaled.Et d'ajouter : «Qu'ils viennent dialoguer afin de trouver un terrain d'entente», avant d'affirmer que «la solution est entre les mains du wali dans la mesure qu'aucun dénouement n'est prévisible». Les citoyens tirent la sonnette d'alarme. «Les routes sont dégradées, tous les établissements scolaires sont infréquentables. Tamokra est une commune morte», déplore unreprésentant des directeurs des écoles primaires. «Il ne reste qu'une année pour que le mandat prenne fin, qu'ils enterrent la hache de guerre pour que notre commune puisse bénéficier de son budget», lance un vieil homme.
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Posté Le : 16/02/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abderrahim Naït Bouda
Source : www.elwatan.com