Algérie

Tamazight



Tamazight
Avertissement : par déontologie ce texte a été adressé en premier lieu au journal Maghreb Emergent. Après échange avec les responsables de la Rédaction de ce journal qui n'ont pas jugé opportun de le publier, l'auteur a sollicité Le Quotidien d'Algérie pour sa diffusion.Ce texte est une réaction à la discussion au Club de la presse (CPP) de Maghreb Emergent à l'occasion du souvenir des événements d'Avril 80 ou Printemps berbère de 1980. Des raisons et causes diverses comme mes examens en science-fiction, une dépression de fatigue, un besoin de distance par rapport à ce qui a été dit dans cette discussion et la nécessité de sonder un peu l'environnement numérique sur ce sujet ont fait que cette action ne soit possible qu'en cette fin d'avril 2015. La vidéo de cette discussion est visible via ce lien : https://www.youtube.com/watch'v=l2XqP-DZM6M#t=19S'agissant d'un texte personnel, gavé à n'en plus en pouvoir de la rédaction académique et connaissant personnellement Ihsane El Kadi, Abed Charef et Said Djaafar et le style de nos discussions privées, des noms et des adjectifs légers seront utilisés. Il ne s'agit point de trivialité; chacun d'eux devant renvoyer à une norme, théorie, paradigme, théorème ou indicateur de mesure numérique.L'Ange de la paix, de l'amour et du développement a quitté l'Algérie. Il a migré.Tous les droits naturels des peuples sont gratuits sauf celui de la liberté. Il se paie en sang. Toutes les lois sont payantes sauf celle de l'impunité; en violer une loi et une autre sanctionne le préjudice. En Algérie, les puissants en pouvoir, argent et armes ne paient pas. Ils bénéficient de l'impunité, terme utilisé par Ihsane El Kadi.Notre patrie a gagné le défi de sa liberté, un droit naturel consacré par le droit international. Elle a perdu celui de son indépendance. Depuis sa libération, cette somme non nulle a fait que le développement espéré par les Algériens s'est construit sur des stupidités, mot utilisé par Abed Charef, auquel j'ajoute des conneries et des bêtises. Par connerie, sont désignés les projets ou décisions politiques qui causent des coûts réversibles comme la dévaluation du dinar et par bêtise, les options dont les conséquences sont, dans l'état actuel des connaissances scientifiques, irréversibles comme la fracturation hydraulique dans les gaz de schiste.Ces processus menés sous une gouvernance déficitaire en compétence et légitimité, (gouvernance, un terme, qui, appliqué aux pays sous-développés, lue avec une grille ultralibérale des pays de l'OTAN, relève d'une stupidité illimitée), ou « un système politique qui n'est plus opérant », expression de Said Djaafar, ont généré un développement national à reculons.Sans la nationalisation des ressources naturelles et l'abnégation de patriotes, notre pays serait devenu une poche malthusienne et il est sur cette voie.Vu de Montréal, le fonctionnement institutionnel de notre pays est atteint de sénilité. Avec ses crises internes permanentes et menaces externes récurrentes, aucun congrès extraordinaire des élus n'est convoqué, aucun appel à mobilisation générale n'est lancé. Cet état fait de l'Algérie l'unique pays d'une exoplanète!Après cette introduction, il est aisé d'affirmer que l'Ange de la paix, de l'amour et du développement de notre patrie a migré; et c'est celui de la pauvreté, de la misère et de la guerre qui continuera à sévir.Tamazight : de l'essentialité à l'ustensilitéAvant d'analyser cet aspect tel qu'abordé par le CPP, prouver certaines affirmations introductives est nécessaire.Relations de l'auteur avec les journalistes du CPPL'auteur de ces lignes ne connait Khaled Drareni que par son statut de star dans le réseau commercial Facebook. Dans ce dernier, votre serviteur est le manager du compte dénommé Le Journal De La Jarre.Avec vous, Ihsane, Abed et Said, la relation est assez dense.Dans le domaine politique. N'ayant pas une bonne mémoire, les années et les détails pourraient être corrigés par vos soins. En 2006/2007, nous avons fait partie du groupe de treize personnes qui ont lancé le projet : Initiative civique contre la révision constitutionnelle (ICRC) qui s'est soldée par un échec. Dans ce Groupe, mon inexpérience dans le militantisme et ma timidité ont fait que mon poids était insignifiant. Des tentatives d'approche du Groupe auraient été amorcées par un général à la retraite et un nouvel opposant politique qui a été dans les courses et est candidat pour le prochain mandant présidentiel. L'effectif réduit de notre Groupe, la sincérité des relations partagées; les discussions et dialogues, et non débats, qui ont eu lieu sur ces tentatives d'approche n'ont pas abouti. L'agitation actuelle autour de la Constitution doit faire regretter certains de ne pas avoir adhéré à notre action.Au commencement de nos activités dans l'anonymat et sur note site Internet, nous avons reçu des signatures d'adhésion et des commentaires du plus encourageant au plus insultant en quantités. Pour les réduire, nous avons décidé de rendre public l'identité des membres du Groupe sauf celle d'un seul.Avec une concentration particulière sur Abed (Charef), un peu moins sur Ihsane (El Kadi) et Fodil (Boumala), le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a fait une lourde déclaration-publication contre notre Groupe. Après tergiversations, cette déclaration a été reprise sur note site avec mention de notre satisfaction d'avoir été attaqué par ce parti d'opposition! Des messages de ce dernier nous suggérant de retirer leur texte auraient été reçus. Nous l'avons maintenue, une aubaine publicitaire et de marketing politique inouïe qu'il ne fallait pas rater.Abed était réputé proche de Mouloud Hamrouche, ancien chef du gouvernement; Fodil l'était pour sa proximité avec Ahmed Benbitour, lui aussi ancien premier ministre, Ihsane l'était pour son passé reconnu de militant de la gauche révolutionnaire, Cherif est connu pour ses liens familiaux avec Rachid Aissat, à l'époque, conseiller du président Bouteflika; Abderrahmane Aissat, son frère de lait, un intime de Hocine Ait Ahmed et Kamel Aissat, professeur à l'université de Béjaia, syndicaliste offensif au CNES et figure du Parti socialiste des travailleurs (PST). Je laisse le soin à mes camarades d'attester sur mon capital crédit s'il est adossé à un quelconque produit toxique.Malgré la présence de journalistes dans le Groupe, aucun journal n'a voulu couvrir nos activités. Ils nous ont proposé des reportages, des papiers lisses à angles arrondis!Dans le cadre de ce Groupe, Il serait une imposture de ne pas avoir une pensée pour Baya Gacemi et Boudoukha Ali Bey qui ne sont plus de ce monde. Pour moi, ils étaient deux modèles d'engagement, d'honnêteté et de sincérité envers la terre d'Algérie avec une mention spéciale pour Baya, une femme d'acier au caractère bien trempé et d'une générosité typiquement algérienne.Dans le domaine professionnel et collaboratif : nous avons travaillé pour le même journal Maghreb Emergent, signé des textes dans divers journaux comme Le Quotidien d'Oran. Pour ma part, je n'étais pas rémunéré par ce dernier. Nous avons aussi échangé des informations sur une affaire qui a couté quelques milliards de dollars à l'Algérie.Dans nos sphères privées: nous avons vécu des moments intenses en amitié et peines. Parmi eux, ce jour où je suis parti à Kouba pour dire au-revoir à Abed. Sortis prendre des cafés dans le coin, je lui ai dit : « Abed, j'ai mon passeport avec visa et mon billet d'avion pour le Canada dans la poche. Mon départ est prévu dans deux (ou trois) jours mais je ne veux pas partir ». Je lui laisse le soin de nous rappeler ce qu'il m'avait dit; dans sa réaction, il y avait le mot prison. Avec Ihsane, très simple à décrire : son domicile est un caravansérail de l'amitié. Avec Said, notre relation vaut son pesant de larmes.Au sujet de tamazight, vous tous y compris Khaled Drareni cette fois-ci, avez reçu des documents. Je vous laisse le soin de faire les révélations et absolument toutes les révélations que vous voulez et sur tous les sujets que vous jugerez utiles.Il est vrai qu'Abed n'a pas réagi à mes derniers messages privés.Motivation de cette réactionRéagir à un officiel ne fera pas sortir l'âne de l'écurie; le faire avec vous en tant qu'universitaires, militants politiques pour certains d'entre vous et faiseurs d'opinions en Algérie pourrait, au moins, le faire braire; l'objectif fondamental étant le sentiment de partager avec vous une idée d'une Algérie juste, amoureuse et un gros produit intérieur brut, une mesure grossière, en serait la cerise.Quelques chiffres sur la vidéo du dialogue mise on-line sur youtube par M.E.Elle est accessible via le lien internet : https://www.youtube.com/watch'v=l2XqP-DZM6M#t=23. Elle dure 26 minutes 41 secondes en brut. Elle est composée de deux parties: la première pour « tamazight » et dure 13 minutes environ, la seconde pour la « migration » et dure 13 autres minutes. La première évidence : il est impossible de faire un condensé en 13 minutes (780 secondes) sur un événement majeur de l'Algérie.Les lecteurs doivent prendre en bandoulière cette évidence dans la lecture de la suite de ce document. Elle est importante parce que c'est elle qui atténuera le regard négatif qui pourrait être porté sur ce dialogue et le goût qu'il laisserait à la fin.D'autres chiffres repérés par mes soinsL'affichage sur cinq jours du lien vers cette vidéo sur le mur du « Journal De La Jarre » a produit 5 clics d'appréciation (J'aime ou Like de Facebook) moins que le nombre sur une note sur l'histoire d'un permis de conduire au Canada! Ayant sollicité quelques relations-vedettes attachées à ce sujet pour brancher la vidéo des discussions, celles qui ont accepté de le faire n'ont récolté qu'une petite dizaine d'appréciations alors qu'avec une anecdote banale, elles récoltent habituellement à foison de commentaires.Le constat est net : les femmes virtuelles à portrait agréable ou célèbres déclenchent la ruée vers leur mur dès qu'elles affichent un symbole amazigh quelconque ou postent un commentaire favorable à cette cause. Quoi qu'il soit compris de cette corrélation statistique, cette ruée donne l'impression qu'il y a des armées prêtes à aller au front! ».À ce jour (mercredi, 29 avril 2015), puisqu'ils sont publics, sur le mur d'Abed Charef, le CPP sur tamazight a récolé 11 clics alors qu'un de ses posts un peu décalé comme sur une nouvelle couleur des haricots à Ain Defla ferait exploser le compteur; sur celui de Khaled Drareni, 9 clics uniquement. Ignorant les rebonds, le nombre de visionnements sur Youtube de cette vidéo donne 344.Par effet de curiosité, quelques murs publics qui affichent le Azza, le Z amazigh, ou Aforchidh dans les mots de Mohia, ou qui portent un pseudonyme avec un substantif amazigh ont été visités. C'est circulez, il n'y a rien à voir dans les mots de Coluche.L'addition de tous ces chiffres sur FB et Youtube permet de conclure que l'intérêt des Webnautes pour cette question relèverait d'une derbouka de l'information ou d'un cercle qui n'a pas de centre.Un survol du contenu des discussions sur le sujet dans le CPPDans la première partie, Ihsane, fidèle à son style offensif, sur les 780 secondes qu'a duré cette partie, a pris 44,48% du temps. Dans une intervention brève et concise, Said Djaffar, a focalisé sur les pratiques du pouvoir algérien. Abed avec 163 secondes en a pris 20,89%. Ce taux inclut sa boutade sur le passé « d'ancien moudjahid » pour la cause d'Ihsane en rappelant qu'il a fait 6 mois de prison. Je mets sa sortie au crédit de son sens de l'humour pendant que d'autres auditeurs pourraient la mettre à son débit de condescendance voire de mépris pour la « cause ».Khaled Drareni, dans une intervention naïve empreinte de sincérité a fait l'éléphant dans un magasin de porcelaine en déclarant: 1. « On ne sait pas quelles sont les revendications de tous ces mouvements » et 2. «Je veux parler de la nouvelle génération qui n'a pas vécu le Printemps berbère, qui ne sait pas ce qui s'est passé le 20 avril 80 et dans les manuels d'histoire on ne parlait pas de ca ».Si le point 1 est explicite sur la confusion autour de la question et son ignorance par les jeunes générations, le point 2 montre l'indigence de la production historiographique sur des événements récents de notre patrie. Il devient, par conséquent, sidérant d'entendre des narrations sur des événements lointains qui n'ont jamais été soumis aux tests de la rigueur scientifique. Comme illustration de ces amalgames, l'histoire du « Mouvement de résistance berbère (MRB) », qui serait une déformation de « Mouvement pour la renaissance de la langue berbère (MRLB) » ou la littérature orale et écrite sur Damya, une légende ou mythe.Les faits saillantsFidèle à sa franchise, Ihsane, apparemment gêné par la saillie de Abed, a fait deux révélations fracassantes. La première sur les sources de financement du Mouvement pour l'autonomie de la Kabyle (MAK), la seconde sur la contestation du leadership de Ferhat M'henni sur cette organisation pour malversations comptables.La surprise face aux lieux communs sur tamazightLes mots d'Ihsane sur les gains engendrés par le Printemps berbère qui reprend toujours la terminologie « amazigh » à la place de « berbère » préféré par Abed ont été fort laudateurs. Abed a affirmé que la moitié de son « douar parle berbère » dans la région de Ain Defla avec une absence d'altérité manifeste. La première surprise réside dans le fait que nous n'avons jamais parlé de cette présence berbère dans son village. Par conséquent si cette sous-population est silencieuse, l'est-elle parce qu'elle est dans une position numérique de faiblesse ou parce que son intégration est complètement réussie' L'autre questionnement est de savoir si cette frange a migré ou a-t-elle été acceptée par les arabes sans conflit' Dans les deux derniers cas : ton « douar » par son histoire, son « vivre ensemble », ces mots de Said Djaafar, doit être un exemple national.La seconde réside dans son pointage du doigt de la Kabylie uniquement dans l'exacerbation de la revendication alors qu'Ihsane rappelle l'existence de cette revendication dans d'autres régions.Les propos d'Abed CharefJe le connaissais tranchant dans ses prises de position. Je le connaissais aussi respectueux de l'argument solide. Dans une gêne réelle, il dit : « Moi, je veux pousser Ihsane à aller plus loin... moi, j'ai pas envie de parler de problème identitaire, pour moi c'est une absurdité ». Dans son mot à lui, un « problème » qui a entrainé l'exécution d'hommes, l'assassinat et la détention d'autres est une absurdité. Extravagant!Les Américains ont commencé par régler des aspects identitaires et économiques simples et ils sont devenus une puissance hégémonique. Pendant qu'ils faisaient la guerre à l'Allemagne, ils importaient ses cerveaux. La Chine a trouvé des réponses simples à des questions complexes et elle a dépassé les USA en devenant la première puissance économique du monde. Notre pays préfère rendre les questions encore plus complexes pour être dans l'impossibilité de trouver de lui-même des solutions alors qu'elles ont été proposées. Résultat : notre pays se retrouve dans des conflits sanglants.Il ajoute : « c'est en plus assez dangereux parce que ca pousse à des crispations stupides ». La stupidité serait de laisser des « problèmes » devenir dangereux.Avec beaucoup d'hésitation, il ajoute : « Je veux parler de ceux qui ont [Il s'arrête de parler et reprend] On a vécu quelque chose, sshab ettaârib (les arabistes ou baâthistes) dans les années 70. Ils étaient dans la même configuration... Ils avaient les mêmes comportements que les berbéristes plus tard... » En partageant avec lui son avis sur les comportements sectaires, idéologiques et linguistiques dans les conglomérats de militants, conclure par : « le résultat c'est que tu as un mouvement terroriste dans le sud qui veut se battre pour le sud avec les armes... ca c'est le résultat des crispations... ». Cette conclusion ne résiste à aucun critère d'analyse dans ce qui se passe dans le sud et c'est une situation explosive. À cette région, il faut ajouter la bouilloire qu'est la région de Tindouf. Ce qui se passe actuellement au sud se veut un embrasement général qui a pour finalité le lotissement de toute cette région.À Dieu ne plaise, si l'Algérie perd le sud, Ain Defla et ce qui restera de l'Algérie deviendront rapidement un ensemble de townships.Pour conclure sur cette partie, en plus de toutes les autres raisons que déterreront les historiens et les agents de certains événements, d'autres sont liées à l'université. Leur petit nombre avant les années 1980 a concentré les étudiants dans les grandes villes et à Alger en particulier. Cette concentration a permis aux Algériens de se découvrir et de se connaitre, à des jeunes natifs de différentes régions de s'aimer, se mélanger, se marier et donner naissances à de cohortes métissées.Cette concentration a permis à des forces de se constituer et d'agir dans les fiefs des centres de décision des différents pouvoirs. Les ententes sur des objectifs simples et uniques de quelque tendance et idéologie qu'elles étaient ont rendu les revendications claires.La création et l'ouverture de centres universitaires à l'intérieur du pays a produit les effets contraires : éparpillement et effritement des groupes qui luttent. De plus, au lieu d'accélérer le développement local et booster les progrès technologiques, c'est le retour aux archaïsmes locaux et enfermements régionalistes qui a été relancé.Pour la synthèse par l'art, ci-après un lien vers la version d'El Menfi chanté par la Troupe Debza. C'est ce chant qu'aurait réclamé Mustapha Bacha lors de son arrestation en mai 1981 à Alger. https://www.youtube.com/watch'v=8G_-Wim83JATamazight : de l'essentialité à l'ustensilitéDans la discussion du CPP, il est difficile d'identifier le sujet. En visionnant à plusieurs reprises la vidéo, dire s'il s'agissait de la langue, de la culture, de l'identité ou de la nature amazighe de l'Algérie n'est pas évident et quand le sujet et les objectifs ne sont pas identifiés, toute discussion produit un échange difficile à suivre. Si le caractère de « revendication démocratique » a fait l'unanimité, cette dernière ne s'est pas faite sur le noyau de la revendication. Pour Ihsane, le plus à l'aise, le plus décomplexé vis-à-vis de cette dimension, c'est « l'identité amazighe »; pour Said et Abed, c'était changeant; par moments c'était la culture, par moments c'était la langue. Dans la suite de l'argumentaire, le sujet est l'amazighité de l'Algérie, sa nature.Aucun lien causal ou structurel ne peut être établi entre le caractère de « revendication démocratique » et l'amazighité de l'Algérie. En rappelant que le droit et la loi sont des objets différents, tous les régimes politiques peuvent s'en passer de la nature du pays dans lesquels ils sont exercés. Une dictature peut s'exercer dans un pays où la nature de tous les attributs du peuple et de sa terre est respectée. C'est valable pour les démocraties, les monarchies, les fascismes et toutes les combinaisons sont possibles. Exemple : la France est une démocratie, le pouvoir politique exercé a imposé le caractère unitaire de la République pour exclure les autres langues parlées dans ce pays; le même raisonnement est valable pour le fascisme allemand qui a fait de la nature de ce pays un fondement.L'amazighité de notre pays est un droit naturel. Il ne peut être revendiqué, il est. C'est une face de la Guillotine de Hume. L'amazighité n'est pas négatrice de l'arabité pour une raison fondamentale : le mélange des sangs des Algériens.Le caractère d'essentialité, en pensant à essence, est ainsi démontré.L'autre facette de la Guillotine de Hume est ce qu'il doit être et c'est le pouvoir dirigeant qui décide. Le pouvoir étant composé de trois pôles : l'exécutif, le législatif et le judiciaire. En Algérie, ils sont multiples. L'exécutif est un mélange de civil et militaire; le législatif est soumis à l'exécutif et aux lobbies mercantiles; le juridique produit des lois, qui une fois appliquées, engendrent des règles justes et non des résultats justes. Exemple : un justiciable lambda qui commet un larcin de quelques dinars purge une peine égale à celle d'un ponte qui en comment un gigantesque.En Algérie, les trois pouvoirs multi-têtes jouissent de l'impunité.Ihsane dans son appréciation très positive des acquis ne s'est pas attardé sur les coûts pour faire une analyse cout-bénéfice (CBA). En 1981, accorder juste un département lié aux cultures à Tizi-Ouzou après tout ce qui s'est passé en rappelant l'assassinat de Kamel (Madjid) Amzal n'est pas ce qu'il y a de juste valeur.Notre pays venait d'entrer dans une phase de turbulences liées, non pas seulement à la succession du pouvoir, mais à l'ouverture économique, le libéralisme washingtonien. En itérant ce raisonnement aux événements du boycott scolaire et l'institution du Haut commissariat à l'amazighité face à la cessation de paiement de notre pays, c'est l'ustensilité de tamazight qui est démontrée. Pour une CBA rapide, obtenir un HCA contre un boycott de l'école pendant une année, la perte est salée.Ce boycott est une monstruosité sur le capital humain, une bêtise financière et une connerie sociale. Ces trois dégâts sont facilement mesurables par des chiffres.Pour abréger ce texte, la tragédie des événements de Juin 2001 jusqu'à la fin 2003, aurait pu être évitée en partie si la revendication de tamazight n'avait pas été intégrée dans la Plateforme d'El kseur. Ce soulèvement était un mouvement social pur au début. Dès que cette revendication a été intégrée, la direction du mouvement a implosé et le mouvement était devenu ingérable et les gauchistes extrêmes du Parti socialiste des travailleurs (PST) ont été éjectés.Aucune revendication sociale n'a été satisfaite. Elles ont été annihilées par la reconnaissance du caractère national de tamazight.Cette démonstration du processus d'ustensilisation de notre amazighité est applicable à la rumeur de son officialisation dans la prochaine constitution que, raisonnablement et non rationnellement, rien ne justifie.L'officialisation de tamazight sera certes un acquis qui deviendra un droit. Comme pour les taxes statutairement imposées par tout gouvernement, c'est l'étude de leurs impacts ou incidences qui est la plus importante. Ce genre d'étude montre qui va réellement payer. Si tamazight est officialisée, d'acquis qui sera qualifié de révolutionnaire par les thuriféraires, ce néo-droit constitutionnel créera un train de violations de droits comme les inégalités dans l'éducation; le droit d'un justiciable à s'exprimer dans la langue qu'il veut alors qu'aucun instrument n'est prêt deviendra un théâtre non drôle.Par conséquent le cout de cette officialisation sera une connerie supplémentaire.Comme dans les années 1970 durant lesquelles le module d'arabe est obligatoire pour obtenir un diplôme dans toute spécialité, imposer un module au moins de terminologie amazighe dans tous les cycles supérieurs serait un premier pas.Toute l'agitation créée par des drabkis de l'information autour de certains sujets chauds comme les gaz de schiste ou les scandales ne sert qu'à masquer la pression terrible qui s'exerce sur l'Algérie via la Banque centrale qui doit accélérer la dévaluation du dinar et imposer une ouverture maximale du marché national.Actuellement, par l'entremise des journaux soumis aux humeurs des exécutants et du chantage par la publicité, certains ministres comme celui du Commerce et du Budget, après celui de l'Energie entretiennent cette ambiance surchauffée.Dans notre pays, juin est un mois noir. Il est celui du coup d'Etat 1965, de l'insurrection de juin 1991, de l'assassinat de Mohamed Boudiaf en juin 1992, de Lounes Matoub en juin 1998, de la marche de juin 2001. Espérons que nos compatriotes ne tomberont pas dans des trappes qui pourraient être tendues pour juin prochain.Sortant d'un cours de base sur la démographie, d'un cours en Economie et population, de la science fiction pour moi, et d'un énième cours sur une autre facette de la globalisation, la trappe de densité de la population est à discuter sérieusement dans notre pays.En conclusion.Il m'est possible de vous réchauffer certaines informations contenues dans mes publications précédentes de Maghreb Emergent, du Quotidien d'Algérie et du Centre de recherche sur la mondialisation, elles courent toujours.Je préfère écrire que le Canada est dans des projections sur 50 ans, les USA sur 100 ans. Les deux conflits les moins médiatisés sont : 1) le déplacement de la concentration de la religion chrétienne vers l'Asie sur du très long terme. Si cette situation advenait sans conflit militaire, l'occident serait dépouillé d'une force, donc c'est une problématique de population et de démographie. 2) L'expulsion de la France de ses colonies en Afrique donc c'est un conflit linguistique qui a pour objectif de remplacer le français par l'anglais.Si l'amazighité de l'Algérie est un problème, il lui faut une solution sage; si elle est une solution, il faut la mettre en ?uvre, si elle est une problématique politico-institutionnelle, il faut un hymne national bilingue. Notre pays doit chercher à reconstituer ses forces. Son amazighité en est une. Désormais, la voir comme un vecteur de paix et de développement serait le meilleur regard.Il m'a fallu juste 1064 jours pour devenir citoyen canadien. J'ai toujours ma nationalité algérienne. J'ai hâte de devenir citoyen dans mon pays de naissance parce que j'aime ma patrie et ma patrie est un ange.Cherif AISSATDiplômé en coopération internationale et étudiant en économie à l'Université de Montréal.* facebook* twitter




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