Tamanrasset : les quartiers soufflés par l'explosion attendent de l'aide

Youcef Hamdani a12 ans. Ses entretiens avec les psychologues de l'hôpital d'Amechouen ne parviennent pas à  lui faire oublier ce samedi 3 mars, quand deux kamikazes  ont foncé sur le groupement de gendarmerie de Tamanrasset à  bord d'un véhicule contenant 180 kg de TNT. La déflagration a été entendue à  plusieurs kilomètres à  la ronde et l'explosion a soufflé les quartiers mitoyens de Tahaggart et Malta. Certaines habitations ont été entièrement démolies. D'autres constructions en argile, dans la cité de Tahaggart par exemple, présentent des fissures menaçantes que leurs habitants ont dû abandonner par crainte qu'elles ne s'écroulent sur eux. Dix jours après l'attentat, la population sinistrée est toujours abandonnée à  son sort. «Aucun responsable ne s'est rendu chez les familles sinistrées. On était les premiers sur les lieux de l'attentat pour secourir les victimes avant  l'arrivée des éléments de la Protection civile et des forces de l'ordre. Où  sont passés nos responsables ' Qu'attendent-ils pour nous venir en aide '», s'interroge Abdelaziz Benharkam dépité. Réhabilitation «Les portes et les fenêtres de ma maison, désormais inhabitable, ont volé en éclats. Malgré les nuits glaciales, nous dormons à  la belle étoile en attendant l'aide de l'Etat», ajoute-t-il. Joint par téléphone, le président de l'APC de Tamanrasset, Ahmed Benmalek, nous dit : «Au lendemain de l'attentat, nous avons dépêché une commission chargée de faire un état des lieux et de recenser les sinistrés pour prévoir une prise en charge. Une enveloppe financière a été récemment dégagée dans le cadre du projet de réhabilitation de l'habitat précaire qui sera très prochainement lancé au profit de cette cité.» Le secrétaire général de la daïra, Moulay Allal, assure pour sa part que «le dossier des sinistrés du dernier attentat est sérieusement pris en charge. La direction de l'urbanisme a, en coordination avec les services techniques de l'APC et la direction locale et des équipements, établi un compte rendu détaillé des dégâts provoqués. A ma connaissance, le dossier a été transféré au ministère de l'Intérieur quatre jours après l'attentat». Un registre de requêtes a par ailleurs été ouvert au niveau de l'APC pour recueillir les doléances de la population. «Nous regrettons toutefois les agissements de certains opportunistes qui ont procédé à  la démolition volontaire de leurs taudis pour se faire passer pour des sinistrés», ajoute Moulay Allal.