Algérie

Tamanrasset : les habitants de la cité d'Adriane ont soif



Ils lancent un SOS et menacent de recourir à des actions de protestation si on ne règle pas leur problème.Sans eau potable depuis plusieurs semaines, les habitants de la nouvelle cité d'Adriane, au nord-est de la ville de Tamanrasset, lancent un SOS et menacent de recourir à des actions de protestation si rien ne vient régler leur problème. Cette menace intervient après toutes les promesses non tenues des responsables de l'Algérienne des eaux à Tamanrasset, s'insurgent les habitants, qui ont tenu à préciser qu'aucune explication sur les perturbations constatées en matière d'alimentation en cette denrée vitale ne leur avait été donnée, ne serait-ce que pour connaître la source de ce problème qui dure depuis l'été 2019.
"À chaque fois, on nous promet que l'alimentation en eau allait être rétablie et que la distribution se fera régulièrement en fonction du programme mis en place par les services de l'ADE à Tamanrasset. Cependant, rien n'a été fait dans ce sens, puisque nous continuons à nous alimenter avec des camions-citernes", se lamente un habitant, visiblement très remonté contre l'indifférence des autorités compétentes et le laisser-aller de l'unité de l'ADE qui, a-t-il dénoncé, entretient le mensonge en permanence pour contenir la colère des abonnés.
Ces derniers s'interrogent ainsi sur l'utilité d'avoir des compteurs et sur les charges desquelles ils s'acquittent, alors que leurs robinets sont souvent à sec et qu'ils sont contraints d'acheter leur eau à des prix excessifs. Contacté par nos soins, le directeur de l'unité de l'ADE a tenu à faire savoir que la cité en question est composée de 350 logements, dont seulement 50 sont concernés par ce problème, lequel est imputé à la non-conformité du réseau de distribution qui devrait être refait.
Adriane, tout comme nombre de cités de Tamanrasset, dont In Kouf-Centre, Tahaggart-Ouest et Matna Talat, est frappée par une sécheresse qui en dit long sur l'utilité des projets dispendieux réalisés par l'Etat dans cette collectivité du Grand-Sud, mais surtout des investissements gigantesques destinés à étancher la soif de sa population. On doit donc revenir sur ce que les larbins du régime agonisant nous ont toujours présenté comme projet du siècle : l'alimentation de Tamanrasset en eau potable depuis In Salah sur 750 km.
La réalité a montré les ratés de cet ambitieux projet dont la réalisation aura révélé des incohérences à la pelle et des gaspillages au parfum de scandale. Après bientôt neuf ans de sa mise en service, le fameux "mégaprojet" inauguré en avril 2011 par le président déchu n'a pas encore eu l'impact attendu, puisque de nombreuses cités de la capitale de Tin Hinan sont privées d'eau potable, qui demeure saumâtre et impropre à la consommation.
C'est dire que l'eau ramenée de Tidekelt sur plus de 1 200 km d'adduction, pour lesquels l'état aura dépensé près de 200 milliards de dinars, ne sert que pour couvrir les besoins de ménage et d'irrigation. Ce qui explique la hideuse image des citernes installées pêle-mêle sur les toits des maisons et la prolifération des camions-citernes qui les alimentent régulièrement en eau puisée des différentes sources et puits de l'Ahaggar.

RABAH KARECHE


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