Il suffit de se rendre aux quartiers El-Wiam, Assoro, In Kouf, Al-Djazira, Echoumouaâ,Matna Talat et Tahaggart pour se rendre compte de la gravité de la situation.Les scènes d'insalubrité dans la ville de Tamanrasset sont de plus en plus remarquables, à tel point que l'on s'interroge sur l'utilité des campagnes de désinfection menées notamment dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de coronavirus. Depuis quelques mois déjà, la capitale du tourisme saharien croulant sous les ordures a perdu de son attraction. Cependant, ce phénomène, négligence et indifférence des autorités aidant, a pris des proportions alarmantes ces trois dernières semaines.
Les monticules d'immondices sont constatés partout dans la ville, sans pour autant inquiéter les autorités qui semblent être engagées à entretenir uniquement les principaux axes de la ville et les itinéraires empruntés par les officiels. Il suffit de se rendre aux quartiers El-Wiam, Assoro, In Kouf, Al-Djazira, Echoumouaâ, Matna Talat et Tahaggart (est et ouest) pour se rendre compte de la gravité de la situation.
Des spectacles de tant de désolation s'offrent aux yeux des habitants qui évoluent dans une saleté indescriptible. "Le phénomène n'est pas nouveau à Tamanrasset. Avant la mise en place des dépotoirs et des bacs à ordures, on a mis l'incivisme des citoyens à l'index pour s'en laver les mains. La situation n'est plus la même aujourd'hui, car des budgets colossaux ont été dépensés dans le cadre des différentes opérations de nettoyage et de ramassage de déchets ménagers.
Toutefois, on a l'impression que c'est de l'argent jeté par les fenêtres, puisque la ville est enlaidie par une multitude de décharges anarchiques et de montagnes de déchets (ménagers et inertes) transformant des quartiers entiers en centre d'enfouissement", peste un représentant de quartier, rencontré à la cité El-Wiam.
Pour notre interlocuteur, le citoyen a certainement sa part de responsabilité dans l'amplification de ce phénomène menaçant sérieusement la santé publique, mais la négligence des autorités, incapables de venir à bout de ce problème, y est pour beaucoup. Un avis partagé avec le gérant d'une entreprise de nettoyage et de traitement de déchets. Selon ce dernier, plus de 20 entreprises engagées dans ce créneau d'activité sont menacées de disparaître. "Les créances cumulées auprès des institutions étatiques dépassent 7 milliards de centimes.
On n'a plus de quoi assurer nos charges de fonctionnement. Certains gérants ne pouvant plus travailler dans ces conditions ont choisi la voie de garage en attendant le versement des factures les aidant à s'aérer financièrement. Malheureusement, ce n'est pas demain la veille que la situation connaîtra son dénouement", a-t-il dit d'une voix empreinte d'un pessimisme qui en dit long sur leur souffrance quotidienne.
Plus clair sur cette problématique, un autre gérant d'une entreprise de traitement de déchets est revenu sur la dernière réunion avec les autorités de wilaya pour monter la fuite en avant des responsables qui, étant à court d'argument sur le cumul des dettes et des factures impayées, imposent de nouvelles conditions poussant nombre d'entreprises à glisser la clé sous le paillasson.
"Nous n'allons pas nous taire. On nous a exploités pendant des mois pour nous jeter comme de vieilles chaussettes, juste parce que nous avons réclamé nos droits. C'est inconcevable ! C'est une méthode malhonnête qui devrait être bannie dans cette wilaya en mal de ses dirigeants", fulmine-t-il.
Du côté de l'administration, on a appris qu'une opération de régularisation a été récemment entamée. La première tranche financière évaluée à un milliard de centimes a été ainsi versée aux entreprises contractantes. Le restant de la dette sera prochainement régularisé, en attendant que la trésorerie de la commune soit renflouée.
RABAH KARÈCHE
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Posté Le : 03/05/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Rabah KARECHE
Source : www.liberte-algerie.com