Algérie

Tamanrasset - 750 palmiers ravagés par le feu



Tamanrasset - 750 palmiers ravagés par le feu
Les incendies enregistrés dans la wilaya de Tamanrasset, cette année, ont ravagé près de 750 palmiers dattiers, dont 524 palmiers productifs, contre 1.490 en 2011.

Ce nombre n’est pas sans importance, puisque les pertes occasionnées sont toutefois évaluées à coups de milliards. Le président de la chambre d’agriculture de la wilaya, Bamhamed Mohamed, a, à ce propos, expliqué que l’expertise effectuée suite à l’incendie ayant anéanti 270 palmiers productifs, dans la commune de In-Mguel début juillet, a fait ressortir une perte évaluée à hauteur de 6 millions de dinars. Signalons que cet incendie a été causé par un jeune pyromane qui a piqué une crise de démence, avant de mettre le feu dans les palmeraies, provoquant un véritable sinistre. Le mis en cause a été conduit manu militari au commissariat de police avant de le présenter devant le parquet de Tamanrasset, où il a été mis en détention préventive.

Cependant, ce coup est fatal pour les agriculteurs de la région qui ont assisté impuissants à cette calamité et vu des centaines d’hectares de palmeraie partir en fumée et plusieurs années de labeur avec. «Au minimum, un palmier met quatre ans pour arriver à sa première production. Ce qui fait comprendre l’ampleur du sinistre aux yeux de ces agriculteurs qui ne vivent que de la terre et des récoltes de dattes», déplore notre interlocuteur qui assure qu’après l’achèvement des procédures administratives de la commission agricole composée des représentants de la chambre d’agriculture, de l’APC et du délégué communal d’agriculture, tous les sinistrés seront indemnisés.

«Les démarches sont simples, puisque le dossier à fournir à la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA) pour l’indemnisation est facile à constituer. En plus de la carte d’agriculteur délivrée par la chambre d’agriculture, le dossier comprend le procès-verbal de la commission agricole et le PV de constatation de l’intéressé préalablement approuvé par la chambre d’agriculture de la wilaya. Nous travaillons en étroite collaboration avec la CRMA, puisque nous dépendons de la même tutelle, qu’est le ministère de l’Agriculture et du Développement rural. C’est dire que notre intervention est souvent sollicitée pour résoudre les lenteurs et les problèmes soulevés par les concernés», précise M. Bamhamed, ajoutant au passage que ses services sont en passe de confectionner un plan pour réhabiliter toutes les palmeraies de Tidekelt et de l’Ahaggar, dans le cadre du programme spécial mis en place par le gouvernement.

«Les agriculteurs doivent donc élaborer des fiches techniques faisant mention du nombre de palmiers à réhabiliter et le montant estimatif du projet. Sauf que je tiens à les appeler à accomplir toutes les procédures relatives à l’assurance, en application des textes réglementaires en vigueur», a-t-il corroboré. Au demeurant, il convient de noter que la superficie totale des palmeraies dans la wilaya de Tamanrasset est estimée à 7002 ha, dont 5458 productifs et 1544 non productifs, indique le directeur de la Protection civile, Benkadour Azzedine, en signalant qu’une campagne de lutte contre les incendies de forêt, de maquis, de récoltes et de palmeraies a été récemment menée.

Le bilan dressé lors de cette campagne montre que les incendies des palmeraies, essentiellement concentrés dans les commune d’In Salah, Fouggaret Ezzoua, In Ghar et In Mguel, sont généralement provoqués, entre autres, par les incinérations sans surveillance des herbes sauvages et l’absence des accès aux périmètres agricoles et aux champs de palmiers. Les entraves rencontrées lors des campagnes de lutte contre les feux de palmeraies se résument ainsi à l’absence de l’entretien des voies de séparation entre les futaies et l’inexistence des points d’eau, permettant le ravitaillement des engins de lutte contre les incendies, car la majorité des espaces cultivés disposent uniquement de points d’irrigation.

A cela s’ajoutent les conditions climatiques dans cette région, Tedekelt en particulier, où le mercure atteint des pics intenables. M. Benkadour a, par conséquent, mis l’accent sur l’importance d’avoir une nouvelle réflexion sur le plan législatif, de réaliser des bassins au niveau de chaque palmeraie et de prévoir des pompes flottantes. Il a, également, recommandé d’activer les actions d’information et de sensibilisation sur les risques liés aux incendies et investir dans la formation des intervenants en matière de feux de palmeraies.


Ravah Ighil


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