Algérie

Talent et générosité



Talent et générosité
Pour son premier album, la chanteuse Lamia Aït Amara déploie sa voix sur un large répertoire autour de la nouba arabo-andalouse.L'album Cham's (Ostoana éditions) est un pot-pourri d'airs classiques et de grands textes poétiques tirés de la musique arabo-andalouse, mais pas seulement... La jeune chanteuse, formée au sein d'associations algéroises de musique arabo-andalouse, navigue allègrement entre les trois écoles du genre : Sanaa d'Alger, Gharnati de Tlemcen et Malouf de Constantine.Elle trouve aussi son inspiration dans le hawzi ou encore le malhoun marocain. L'album démarre sur des airs de nouba pour ensuite lorgner du côté du hawzi avec une belle interprétation de Youm El khemis. La chanteuse reprend aussi El Kawi, façon melhoun, et clôture sur les sonorités latino de Alger Alger de Lili Boniche. Lamia Aït Amara pose ainsi librement sa voix sur les musiques citadines d'Algérie et du Maghreb. Une voix toute en ornements qui emprunte parfois des couleurs de la musique orientale.Bref, elle ne craint pas de traverser les frontières musicales. Elle présente ce premier opus comme «l'aboutissement d'un long travail de recherche. Un album aux couleurs métissées et éclectiques». Si l'album affiche ces couleurs et cet éclectisme, c'est aussi grâce aux arrangements de Maalem Faycel et Khalil Baba Ahmed, également directeur artistique du projet. Le chef d'orchestre et violoniste de Tlemcen apporte sa touche de fusion musicale qu'il a largement développée dans son groupe, Jarka, avec un premier album de musique instrumentale (Sabil) sorti en début d'année.La rencontre de Lamia Aït Amara et de Khalil Baba Ahmed confirme ce choix de la fusion avec une forte présence du violon, mais aussi de la guitare, du violoncelle ou de la contrebasse qui voisinent avec les instruments classiques des musiques maghrébines. Le qanoun d'Imad El Houari insuffle également des sonorités d'Orient dans ce projet ouvert à tous les vents qui a, au propre comme au figuré, plus d'une corde à son arc. Avant de sortir son album solo, Lamia Aït Amara est passée par une longue formation musicale. A l'âge de 4 ans, elle a intégré l'association Les Rossignols d'Alger où elle a fait ses premières armes de chanteuse et musicienne.A 18 ans, elle rejoint l'association El Inchirah dont elle devient une des principales voix. Si elle n'est pas chanteuse à plein temps (elle travaille pour une banque qui a d'ailleurs sponsorisé son premier opus), elle mène avec succès des projets en solo depuis 2014. Elle a donné des concerts remarqués, notamment avec l'orchestre dirigé par Khalil Baba Ahmed. D'Alger à Tlemcen, le tandem propose une belle fusion traversant les genres apparentés à la musique classique maghrébine.Le nom de l'album (Cham's) renvoie à une association d'art-thérapie au profit des enfants en difficulté. Et la chanteuse a décidé de faire bénéficier l'association des revenus de cet album. Ainsi, pour chaque album acheté, 10 DA sont reversés à l'association Cham's. Une raison de plus pour se rendre chez le disquaire. En somme, Lamia Aït Amara joint à la générosité de son talent le talent de la générosité.


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