Talai El Houriyat émet des réserves

La révision de la Constitution intervient dans une conjoncture particulière, ce qui explique que ce sont les pressions qui sont derrière la volonté de changement, parlant de l'appel au changement radical et de la rupture avec les pratiques du passé du Hirak et la revendication d'un Etat de droit, de justice et de démocratie.Abdelhalim Benyellès - Alger (Le Soir) - C'est en ces termes que le SG par intérim de Talai El Houriyat, Abdelkader Saâdi, s'est exprimé sur les ondes de la Radio nationale, mercredi, dans un débat consacré à l'événement de l'heure, à savoir celui de la réforme et l'enrichissement de la Constitution.
En premier lieu, il a rappelé sa dernière entrevue avec le président de la République Abdelmadjid Tebboune auquel il a présenté la vision de son parti sur la conception de la nouvelle Constitution nationale, une vision qui « repose sur 12 points », préconisant en premier lieu un système de gouvernance semi-présidentiel « qui se rapproche du système parlementaire », dans le souci d'« alléger les charges du président de la République et celles du chef du gouvernement », explique-t-il. Un système semi-présidentiel, ajoute-t-il, qui vise la suppression définitive de l'« individualisme, le radicalisme et l'autoritarisme ». Et de poursuivre que la position de son parti demeure fidèle à la Constitution de 2016 dans son chapitre de limitation des mandats du président de la République.
Le parti Talai El Houriyat plaide pour la séparation des pouvoirs, confiant plus de prérogatives au Président de même qu'au chef du gouvernement. Par la voix de son président, le parti, se montre critique à l'égard du poste de Premier ministre, considérant que ce dernier n'est pas issu de la majorité parlementaire. Abdelkader Saâdi relève au passage le problème de l'interprétation des textes de la mouture, constatant qu'il est « illusoire » de noter « justice indépendante », préconisant la dénomination de « pouvoir judiciaire », ce qui traduit, à ses yeux, la séparation des pouvoirs « réelle » telle que revendiquée par la volonté populaire qui aspire à la voie vers la démocratique.
Dans le même sens de critique à l'égard de la rédaction de la mouture, il déclare que son parti a appelé, dès le départ, à la concertation de toutes les parties avant la présentation de la mouture finale par les experts, regrettant, dans le même sillage, ce qu'il considère justement de « précipitation dans la rédaction des textes contenus dans le projet de Constitution », soumis au débat et à enrichissement, précise-t-il, enfin.
A. B.