Algérie

TAJ, une naissance avec 40 députés Le parti de Ghoul tient son congrès constitutif



Photo : Riad
Par Amirouche Yazid
Le parti TAJ tient, depuis jeudi, son congrès constitutif, qui s'achevera aujourd'hui avec l'adoption des statuts et de la politique générale du parti. Né, pas uniquement suite à une dissidence partisane, le nouveau parti d'Amar Ghoul, membre du gouvernement Sellal, compte s'imposer à l'occasion des élections locales du 29 novembre prochain. Le TAJ annonce d'ores et déjà sa présence dans les 48 wilayas du pays. Mais, fait inédit, «Tajamoû Amel el Djazair» (TAJ), compte, avant même sa première participation à une échéance électorale, un nombre important d'élus. Ils viennent de l'AAV, du RND, du FNA et des Indépendants. Résultat : avant même que le parti ne se structure et obtienne son agrément, il est, déjà, composé d'une pléthore de députés. «Une quarantaine à peu près», nous annonce Mohamed Djemaâ, président de la commission préparatoire du congrès. Ce dernier est un transfuge du MSP, comme l'est Amar Ghoul et la quasi-totalité des «supporters» présents avant-hier à la coupole du complexe du 5-Juillet, lieu de la naissance administrative du parti. M. Djemaâ explique son imprécision. «Il y a ceux qui sont déjà avec nous, il y a ceux qui ont l'intention et ceux qui hésitent encore à nous rejoindre», dira-t-il à quelques heures du discours de Ghoul.Une chose est sûre : le parti TAJ est né composé d'environ quarante députés, issus des élections législatives du 10 mai 2012. Un fait qui n'est pas sans rappeler la création monstrueuse, en 1997, du RND (Rassemblement national démocratique). Créé, en effet, en février 1997, quatre mois avaient suffi au RND pour «gagner» 156 sièges aux législatives du mois de juin de la même année. A la différence, de taille, que le TAJ n'a pas eu besoin de naître quatre mois avant les élections du 10 mai 2012, pour avoir une quarantaine de députés au Parlement. Sa couronne, il l'a gagne, lui, quatre mois' plus tard.Interrogé à ce propos, Mohamed Djemaâ désapprouve et refuse cette similitude. Pour lui, «la comparaison n'est pas appropriée». Il renvoie l'émergence de l'idée de TAJ à la «forte adhésion des populations pour le candidat Amar Ghoul», à l'occasion des récentes législatives. Notre interlocuteur se montra fier que «Amar Ghoul ait créé la surprise en offrant 13 sièges à l'AVV sur la liste d'Alger, alors qu'ailleurs la coalition n'a pas dépassé le seuil des trois sièges». Mais le profil des quelques invités de TAJ - où ne figurent pas des personnalités politiques ou intellectuelles de premier plan-, accrédite davantage la thèse d'un nouveau parti qui ne va pas, nécessairement, faire de la politique. Ce n'est pas un hasard si le lot des invités du jour est dominé par des personnes affiliées au RND et à divers postes. Des ministres en poste, en les personnes de Cherif Rahmani, et de Belkacem Mellah, nommé récemment secrétaire d'Etat auprès du MJS chargé de la Jeunesse. Un parlementaire, en la personne de Seddik Chihab. Il y avait également une autre aile du RND, celle qui n'approuve pas la gestion Ouyahia, incarnée par Nouria Hafsi. Le préposé à l'animation révélera néanmoins la présence d'autres «acteurs» de la scène politique nationale. Il s'agit d'Abdelkader Merbah, Naïma Salhi, Ali Boukhazna et bien d'autres représentants de «la société civile», des comédiens, en l'occurrence Bahia Rachedi et Mohamed Adjaimi, l'ancien footballeur, Mokhtar Kalem. Naït Abdelaziz Mohand Saïd, de la confédération nationale du patronat algérien (Cnpa) et Nacerddine Baghdadi, ex- président de la FAF, étaient aussi parmi les invités du congrès.L'assistance a dû alors patienter jusqu'à 18h20 pour voir Amar Ghoul, en déficit de charisme politique, faire son apparition. Dans un discours orphelin de quintessence politique, le président annoncé de TAJ n'a fait que reprendre les termes vagues du programme du gouvernement. Amar Ghoul insistait à dire que «c'est le parti du rassemblement et de la coexistence». Estimant qu'il s'agit de «moment historique», Ghoul réaffirme la détermination de TAJ «à participer dans toutes les institutions de l'Etat».


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