Algérie

Tahkout sur les traces de Haddad



Des peines très lourdes ont été requises hier par le tribunal de Sidi M'hamed à l'encontre de Mahieddine Tahkout, ses trois frères et son fils.Le procureur de la République a, en effet, demandé à ce que le principal inculpé et aîné de la fratrie soit condamné à seize années de prison et une amende de huit millions DA.
Il s'agit de la peine la plus élevée requise contre un homme d'affaires poursuivi pour corruption après celle de Ali Haddad qui avait vu la demande du représentant du ministère public, dix-huit ans, confirmée par le juge.
Le procureur a également demandé la confiscation de tous ses biens. Une mesure similaire à celle qui avait été appliquée auparavant à l'ancien patron de l'ETRHB et Mourad Eulmi, patron du Groupe Sovac.
Des peines lourdes ont été également requises à l'encontre de ses frères Rachid et Abdelhamid, douze ans et huit ans assortis d'une amende de huit millions DA. Trois années de prison ont, en revanche, été requises à l'encontre de son troisième frère, Nacer. Le montant de l'amende à verser demeure, cependant, le même, huit millions DA. Durant son audition, Nacer Tahkout s'était défendu en affirmant au juge qu'il s'était retiré de Cima-Motors en 2013.
Dans la famille Tahkout, il y a enfin le fils de Mahieddine, Bilal Tahkout, à l'encontre duquel le procureur a requis une peine de dix années de prison et une amende de huit millions DA.
Ce n'est pas tout, puisque l'avocat du Trésor public, Zakaria Dahlouk, a, pour sa part, exigé le versement de 300 milliards DA de dédommagement pour les pertes causées par l'octroi d'avantages indus. 1,2 milliard de dollars et 1 million d'euros sont également exigés pour le remboursement des pertes enregistrées dans le cadre du transfert illicite de devises à l'étranger.
Après Mahieddine Tahkout, les peines les plus élevées requises concernent les deux anciens chefs de gouvernement, 15 ans et 8 millions DA pour Ouyahia et Sellal ainsi que la confiscation de tous leurs biens. Le procureur a demandé aussi une peine de dix années de prison assortie d'une amende de deux millions DA à l'encontre de Youcef Yousfi, Abdelghani Zaâlane et Amar Ghoul. La même peine a été requise à l'encontre de l'ancien DG de l'Etusa. Pour ce dernier, l'amende à verser s'élève à trois millions DA.
La peine la plus élevée, 20 ans de prison, a été prononcée à l'encontre de l'ancien ministre de l'Industrie, Abdesslam Bouchouareb, actuellement en fuite en France.
Dans son réquisitoire, le procureur de la République l'a qualifié de principal responsable dans l'affaire de l'automobile. «Ahmed Ouyahia, ajoute-t-il, a manqué de transparence, il a monopolisé le CNI, Conseil national, de l'investissement, qu'il dirigeait personnellement, il a instruit le ministère de l'Industrie afin que son choix se porte sur quelques noms uniquement».
«Ceux qui pensent que la justice a été actionnée pour des raisons politiques ou économiques se trompent, dans ce dossier, 66 personnes, dont 58 accusés, sont poursuivies pour des faits liés à la corruption», ajoute-t-il.
Abla Chérif


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