Jijel - Taher

TAHER (JIJEL) - Désastre écologique sur les rives des oueds et les plaines agricoles



TAHER (JIJEL) - Désastre écologique sur les rives des oueds et les plaines agricoles


Depuis la fermeture du CET de Demina, des décharges sauvages pullulent dans toutes les localités de cette région à vocation agricole.

C’est à un véritable désastre écologique qu’assistent, impuissants, les responsables locaux à Taher, dans la wilaya de Jijel, et dans les localités environnantes, totalement polluées par des dépôts anarchiques d’ordures. Des détritus de toutes formes et de toute nature sont abandonnés dans toutes les localités de cette région depuis la fermeture, il y a plus d’une année, du centre d’enfouissement technique (CET) de Demina, une localité, à son tour, entièrement polluée par la saturation de cette structure.

Cette fermeture est intervenue après plusieurs actions de protestation menées par la population, excédée par les émanations fétides provenant de ce CET. Arrivée à saturation, cette installation est devenue encore plus polluante que les ordures qui y sont déversées. Faute de pouvoir gérer cette situation, les autorités locales se sont retrouvées face à une véritable catastrophe écologique qui s’est répercutée par ces effets polluants sur les oueds et les plaines agricoles.

Et dire que de nombreuses communes comme Chekfa, Chahna, Oudjana ou encore Émir-Abdelkader, se sont retrouvées confrontées à cette même situation, tout simplement parce que leurs services de voirie n’ont plus où se débarrasser des ordures ménagères après la fermeture de ce CET. Les cours d’eau et les surfaces agricoles ont, à leur tour, subi de plein fouet les méfaits de ces rejets.

Des décharges sauvages pullulent désormais, au vu et au su de tous, dans toutes les localités de cette région à vocation agricole.

“Il faut dénoncer cette situation. On en a marre. Regardez, c’est dans cet oued qu’on jette les ordures, et c’est à partir de là qu’on irrigue les champs que vous voyez”, réagit un habitant de la région, rencontré sur les lieux d’un immense dépôt d’ordures sur les bords de l’oued Nil.

Il est à souligner que le problème des CET, pas uniquement à Taher, mais aussi à Jijel et à El-Milia, est soulevé avec insistance depuis que ces structures sont arrivées à saturation. Les populations, très incommodées par la présence de ces installations, dégageant des odeurs insupportables, n’en veulent plus. Même des agriculteurs se sont plaints de ces rejets anarchiques qui, parfois, sont déversés dans leurs champs, comme l’ont tenu à le dénoncer certains. La cote d’alerte est ainsi atteinte dans toute cette zone, polluée à l’extrême par des décharges sauvages qui échappent à tout contrôle.

Contacté, le P/APC de Taher a reconnu que cette situation reste préoccupante à plus d’un égard.

“Le problème est posé; nous espérons lui trouver une solution à l’avenir, mais pour le moment, les rejets anarchiques des ordures, des déchets solides et des restes de poulets provenant des abattoirs se multiplient. On est devant le fait accompli”, explique-t-il.

Et au maire de rappeler qu’avant, les services de la voirie faisaient une trentaine de rotations par jour pour transporter les ordures ménagères au CET de Demina.

“Maintenant, on n’en fait qu’une vingtaine pour décharger ces ordures au CET de Beni Ahmed, à Jijel, car il est plus éloigné”, précise-t-il.



Photo: Les décharges anarchiques, un danger pour l’environnement. © /Liberté

Amor Zouikri


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