Algérie

Tahar Lamara Mahamed 16 ans déjà!



Tard, dans la nuit du 24 décembre 2004, s'éteignait le procureur général près le parquet de Blida, à la suite d'une hémorragie cérébrale, laissant sa famille et le monde judiciaire dans un éternel deuil incommensurable. Il était l'espoir de mettre à jour, les dessous de la reitement célèbre «El Khalifa»! Magistrat hors pair, ce parquetier trapu, ramassé sur un corps d'un costaud, infatigable, qui ne cessait de répéter à son entourage et aux malfaiteurs, que la justice ne craignait personne, est parti trop tôt. Il a fait une large partie du Sud-Ouest du pays, d'où il est originaire, se contentant de veiller à ce que justice soit rendue en faveur du citoyen. Il haussait les épaules lorsqu'on lui évoquait l'indépendance de la justice: «Ce n'est pas une tarte à avaler! Il faut que le magistrat bâtisse cette indépendance et pour cela, il faut qu'il soit bien formé! Et pour l'être, il faut qu'il fasse de hautes études qui lui apprendront à être ce qu'un magistrat doit être! Sans vaste culture générale, un magistrat peut aller à l'école qui l'a formé!» Il est parti au tout début (2003) de l'instruction du dossier «d'El Khalifa» qui ne se terminera jamais comme il l'espérait. Vivant, il aurait pu accélérer et mieux enfoncer le clou des trafiquants de tous bords. Et pourtant, il a choisi deux solides piliers de la justice à l'époque: Hamid Tahir, un très bon et intègre juge d'instruction et l'ombrageux Med Abdelli, ramené d'urgence de Tizi Ouzou, au sensible poste de procureur de la République près le tribunal de Chéraga! Sa disparition a laissé sur leur faim, tous les assoiffés de justice qui ne cherchaient que la vérité sur les membres d'une association de malfaiteurs que des tours de passe-passe ont fait qu'ils échappassent au châtiment prévu par la loi. Il faut savoir que quarante -huit heures avant, le 22 décembre 2004, qu'il ne succombe à une subite hémorragie cérébrale, le procureur général de Blida, Lamara avait rendu visite, tel un marathon-man, respectivement à deux stations de radio, un journal de la presse écrite et à la Télévision nationale pour parler des grandes lignes de l'instruction qu'il voulait certes longue, scrupuleuse et fouillée, mais surtout efficace. Le jour de ses funérailles, une pluie dense et bienfaitrice l'avait accompagné à sa dernière demeure, à El Alia (Alger). L'immense foule qui était du dernier voyage, avait saisi le sens de cette bénédiction divine. Ses deux filles, sa veuve, ses cousins, ses collègues, ses amis et ses copains ne l'oublieront pas de si tôt, jamais! Seize années et dix-huit jours, plus tard, ne restait comme souvenir du brave magistrat, que sa cousine et veuve ainsi que ses deux filles, aujourd'hui, cadres bien placées, mais toujours aussi inconsolables, meurtries et déboussolées! Toutes ses connaissances parlent de l'impitoyable destin, cet impitoyable destin. Il faut seulement souhaiter à Tahar-Mahamed Lamara qu'il ait été bien accueilli par l'Eternel en son vaste Eden. Repose en paix, brave garçon! A Allah, nous appartenons, à Lui, nous retournons.


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