Le 26 mai 1993 était une journée funeste et fatidique. Tahar Djaout, écrivain talentueux reconnu même à l'étranger, poète doué et journaliste-éditorialiste, a été ciblé par un attentat qui allait le plonger dans un coma profond qui allait durer une très longue et interminable semaine. Les Algériens, membres de «la famille qui avance», ont retenu leur souffle, du 26 mai au 2 juin 1993, tout en priant que Tahar Djaout reste vivant. Mais la nouvelle finit par tomber tel un couperet le 2 juillet. Le poète est mort. Sa voix s'est tue. Tout comme sa plume. Tahar Djaout allait être le premier d'une longue liste de journalistes et d'hommes de culture qui allaient être assassinés par les «monstres qui éteignent les étoiles» (dixit Matoub Lounès). La liste sera par la suite longue et ne cessera de s'allonger. Certains intellectuels, écrivains, poètes, journalistes ont choisi l'exil amer pour tenter d'échapper à une mort qui devenait de plus en plus certaine et inévitable. D'autres sont restés pour résister au prix de leur vie. A 39 ans, Tahar Djaout n'avait pas encore mis le point final au roman qu'il était en train d'écrire: «Le dernier été de la raison», paru à titre posthume aux éditions «Le Seuil». Il n'avait pas non plus eu le temps de déguster le succès grandissant qu'était en train d'enregistrer l'hebdomadaire de haute facture qu'il avait lancé en compagnie des meilleures signatures francophones algériennes à l'époque. Il s'agit de «Ruptures» qui était sur la bonne voie pour s'ériger inéluctablement en digne héritier du mythique «Algérie Actualité». En dépit d'une vie écourtée par la barbarie, Tahar Djaout a laissé une oeuvre, certes inachevée, mais de référence et qui honore le monde littéraire algérien. En plus de plusieurs recueils de poésie, Tahar Djaout a publié plusieurs romans. Après «L'Exproprié» paru en 1974, Tahar Djaout a écrit et publié nota-mment «Les chercheurs d'os» à la très prestigieuse maison d'édition française «Le Seuil» et ce, en 1984, «L'invention du désert» en 1987, «Les vigiles» en 1997 et enfin «Le dernier été de la raison», roman posthume paru en 1999 aux éditions «Le seuil» également. Tahar Djaout, cruellement ravi aux siens, rendit l'âme le 2 juin 1993 après une semaine dans le coma. Il repose depuis au cimetière de son village natal Oulkhou près d'Azeffoun, entre la mer et les monts verdoyants de la Kabylie qui l'ont tant inspiré dans l'écriture de la majorité de ses romans et poèmes.
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Posté Le : 26/05/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Aomar MOHELLEBI
Source : www.lexpressiondz.com