La Société de gestion des services et
infrastructures aéroportuaires (SGSIA) table sur un chiffre d'affaires de 5
milliards de dinars pour 2010. Une progression qui permet d'envisager une
participation en fonds propres au futur développement de l'aéroport.
Tahar Allache, son PDG, nous l'explique.
A près de 4 ans après l'inauguration de
l'aéroport international d'Alger et le partenariat avec ADP, qu'est-ce qui a
changé dans la gestion de cette infrastructure ?
Tahar Allache : La Société de gestion des
services et infrastructures aéroportuaires (SGSIA, une Spa filiale de l'EGSA) a
signé un contrat avec les Aéroports de Paris (ADP) qui nous a permis de mieux
maîtriser la gestion de l'aéroport international d'Alger. Durant ces quatre
années, nous avons mis en place de nouveaux outils, comme la GMAO (gestion de
la maintenance assistée par ordinateur), ainsi que la comptabilité analytique
pour mieux analyser les coûts d'investissement ce qui nous permet de facturer
convenablement nos prestations aux compagnies, aux particuliers et à nos
partenaires en général. Nous avons également mis en place un système de
reporting et un manuel d'achat, installé des comités (exécutif, de direction,
de marchés, de pilotage…) ainsi que des commissions (d'évaluation, d'ouverture
des plis…).
Le fait que ce soit une Spa (détenue à 100% par l'Etat), ça nous
permis de mieux rentabiliser la structure. A titre d'exemple, la gestion du
marché de la publicité nous a permis de réaliser un apport considérable - qui
n'est pas le plus important- dans le chiffre d'affaires. Il ne faut pas oublier
qu'en créant cette société, l'objectif des pouvoirs publics est de nous
permettre de développer l'aéroport d'Alger par nous même, du moins en partie,
et non pas de ne compter que sur les dotations budgétaires de l'Etat.
Où en est l'évolution du chiffre
d'affaires ?
Nous avons commencé notre première année
(2007) avec un CA de 3 milliards de dinars (MDA), puis de 3,9 MDA en 2008, et
4,5 MDA en 2009. Nous espérons clôturer l'année 2010 avec 5 MDA. La progression
est assez importante, cela démontre que nous sommes en mesure de participer,
sur fonds propres, à une grande partie du développement futur de l'aéroport
d'Alger.
Vous pensez que ce sera suffisant ?
Nous allons travailler comme cela se passe ailleurs, c'est-à-dire
que nous irons également vers les banques. La SGSIA est solvable.
Quel a été l'apport des ADP ?
Contrairement à ce que les gens pensent, la gestion de l'aéroport
international d'Alger est assurée par la SGSIA. Les ADP ont quatre expatriés
qui travaillent avec nous, et qui occupent des postes de responsabilité dans
l'organigramme de la société. Et, comme le prévoit le contrat de gestion,
d'autres experts des ADP peuvent venir en Algérie pour des missions précises,
tel que l'établissement de la comptabilité analytique, un service reporting, un
système d'évaluation annuel… etc. C'est un contrat de 4 ans, qu'on peut
renouveler au besoin.
Renouvelable une seule fois pour une
année, c'est ça ?
Renouvelable comme on veut, c'est à négocier. Dans le cas où l'on
juge que c'est nécessaire. Il y a une évaluation qui se fait pour savoir s'il
sera utile et nécessaire de renouveler.
Comment a évolué le nombre de passagers
ayant transité par l'aéroport d'Alger ?
Chaque année, nous avons une progression de l'ordre de 9%. En
2009, nous avons enregistré 4,5 millions de voyageurs dont 2,7 millions à
l'international. Pour 2010, on a eu quelques problèmes avec cette histoire du
nuage volcanique, ce qui a fait que le trafic du mois d'avril a chuté un peu.
Nous avons eu une perte de passagers de l'ordre de 2% à l'international. Il y a
eu quand même l'annulation de plus de 200 vols.
Vous estimez à combien vos pertes ?
Le manque à gagner pour la SGSIA est
d'environ 20 millions de dinars. J'espère qu'on va pouvoir rattraper pour
atteindre notre objectif de 5 MDA à la fin 2010.
Vous pensez qu'il y a toujours à faire en
matière d'amélioration de la gestion et de la prestation ?
Oui, c'est tout à fait normal. Nous avons
été certifiés ISO Qualité. La certification permet à nos personnels de
travailler selon des procédures, des modes opératoires et des règles de
gestion. Nous avons aussi été certifiés environnement 14001. C'est très
important pour l'avenir, car cela nous permettra de faire des économies d'eau,
d'énergie, de réduire les déchets…, et donc de réduire les charges de
l'entreprise. Mais il y a toujours des améliorations à faire.
Le souci premier de l'usager, c'est le
respect des horaires de vols. Qu'en est-il sur ce registre ?
C'est légitime. Mais les compagnies
aériennes, 17 opèrent sur Alger, ont leurs aléas. Il ne faut pas croire que
tout est réglé à leur niveau. Dans la majorité des cas, les vols sont à
l'heure. Air Algérie s'est améliorée. Et puis, il y a des moments où les
retards sont en dehors de la volonté des compagnies. Il faut aussi noter que,
par le passé, l'attente n'était pas confortable à l'aéroport d'Alger, avant la
réalisation de la nouvelle aérogare internationale et avant le réaménagement de
l'ancienne structure dédiée maintenant aux lignes intérieures. Le plus
important c'est de donner l'information aux passagers en cas de retards, et de
faire en sorte que leur attente soit confortable. Il ne faut pas qu'ils
s'ennuient. Ce n'est plus l'aéroport d'avant. Il y a des commerces, des cafés,
la climatisation, il y a l'accès Internet pour les gens qui ont des ordinateurs
portables. Ensuite, il y a la prise en charge par les compagnies, lorsque le
retard dépasse un certain nombre d'heures.
Est-ce que l'aéroport a une part de
responsabilité dans les retards ?
Avant oui, mais plus maintenant. Nous
avons suffisamment d'espace pour traiter les passagers qui transitent
quotidiennement par l'aéroport international d'Alger. Par le passé,
l'embarquement et le débarquement se faisaient par bus, alors que maintenant
c'est un accès par passerelle, concernant l'international. Pour les lignes
intérieures, nous avons acquis 15 nouveaux bus en 2007, ce qui est suffisant
pour répondre à la demande.
Où en est l'application du décret relatif
au «périmètre de sécurité» autour de l'aéroport d'Alger ?
Toutes nouvelles constructions sont
gelées dans ce périmètre. C'est nécessaire, dans la mesure où il faut bien
penser, un jour, à l'extension de l'aéroport. On a préféré protéger les terres
pour ne pas devoir démolir des constructions et avoir des habitants à
déménager, lorsqu'il sera nécessaire de développer l'aéroport. Nous avons
justement lancé la réalisation d'un schéma directeur pour le futur de ces
terres. Cet outil nous permettra de savoir dans combien d'années il sera
nécessaire de procéder aux extensions. Il déterminera de la capacité de la
prochaine aérogare, du lancement des études de sol, et le lancement des appels
d'offres avant d'entamer des travaux de construction. Les capacités actuelles
sont largement suffisantes, mais il est de notre devoir de prévoir.
Un dernier mot ?
La SGSIA fait de son mieux pour se
moderniser afin de répondre aux exigences des passagers, qu'ils soient
nationaux ou étrangers, mais également attentes de ses partenaires et usagers
(douane, police, compagnies…) pour que, de leur côté aussi, ils peuvent assurer
un service de qualité aux voyageurs. Nous continuons d'évoluer et de nous
améliorer.
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Posté Le : 08/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Abdelkader Zahar
Source : www.lequotidien-oran.com