Tagri Saïd : 40 ans au service du développement du football Sports : les autres articles

Les quatre-vingts ans entamés, Tagri Saïd garde toujours sa mémoire fraîche et son franc-parler. Il est incontestablement une personnalité emblématique du football à l'échelle locale.Très estimé à travers le pays durant sa carrière d'arbitre fédéral, il demeure très aimé et respecté dans le monde du football. Cet enfant d'Aïn Témouchent était, dès son jeune âge, passionné par le football. Il n'a pas joué dans des clubs locaux. En 1955, il s'enrôla au sein du prestigieux club sportif de football, USM Témouchent, en qualité de secrétaire du club et continua sa mission malgré les représailles de l'administration coloniale française et s'est arrêté en exécutant l'ordre de la direction du FLN.
Ensuite, il a cofondé le CRT en 1961. Il a mené avec sérieux et abnégation la gestion des affaires du CRT jusqu'à l'année sportive 1967/68 pour entamer la carrière d'arbitre. Doué d'un sens de responsabilité et épris de loyauté, il progressa très vite et finit sa carrière au grade d'arbitre fédéral. «J'ai arbitré plusieurs rencontres dans les quatre coins d'Algérie. A cette époque, il y avait de grands arbitres, tels que Kaïd, Cheddad, Khelifi, Chekaimi, Mezahi, Meddour et autres. Ils étaient courageux et honnêtes.» Il garde dans sa mémoire un mauvais souvenir lors d'un match de coupe d'Algérie, phase retour, à Khenchela, entre l'équipe de Khenchela et l'USMA. Il fut assiégé par les supporters locaux qui ont envahi le terrain. Il resta dans les vestiaires jusqu'à 22 heures.
Son amour pour ce sport populaire ne lui a pas permis de prendre très tôt sa retraite. Ensuite, il continua sa carrière dans la gestion au sein de la ligue de football de la wilaya entre président de la commission d'arbitrage et de la ligue, de 1986 à 1997. Il a conclu son entretien : «Je suis très attristé par la dégradation de l'arbitrage aujourd'hui. Avant, l'arbitre aimait son métier. L'argent ne le trompait pas. Malheureusement, l'homme du sifflet est devenu une valeur marchande entre les mains. Je regrette que le CRT ait opté pour le statut de professionnel alors qu'il n'a pas les moyens financiers. C'est dommage !»