Algérie

TAGHZOUT



Une commune à l’abandon
En dépit des différentes réclamations adressées aux responsables, les choses n’ont guère évolué. La localité de Taghzout, sise au pied de Djurdjura, à une dizaine de kilomètres au nord de Bouira, n’a de commune que le nom. Aucune infrastructure de base n’est prévue à même de lui permettre de sortir de son désenclavement. Pas de gaz de ville, aucun plan d’aménagement urbain, un réseau routier inexistant, quant aux infrastructures sportives et culturelles, c’est une simple vue de l’esprit. Le chef-lieu de la commune est délabré avec un tissu urbain dans un piteux état.La dégradation des artères du centre serait, selon certains, due aux travaux de raccordement au gaz de ville, jamais achevés. Un prétexte pour les responsables locaux d’ajourner tous les projets d’aménagement urbain.Entre-temps, la population fait toujours face une pénurie de gaz de butane. En dépit des différentes réclamations adressées aux responsables, les choses sont restées inchangées. Cette situation se fait sentir davantage en cette période de Ramadhan. Pour l’achat d’une bonbonne de gaz, les habitants de cette commune sont obligés de parcourir des kilomètres. Un véritable parcours du combattant, notamment pour ceux des autres villages à l’exemple de Merkala, Maadhi et Inesman, implantés au coeur de la montagne du Djurdjura. La distance, et surtout l’impraticabilité des routes menant à ces bourgades, rendent la tâche difficile. Aborder le problème de l’eau ne réveillera que les démons de la colère des populations. L’autre casse-tête a trait au transport. Il faudra se lever tôt pour se rendre à Bouira. Car, avec la chaleur du climat conjuguée aux effets du Ramadhan, on risque d’être désaltéré, ou de vieillir...au bord de la route, tant les bus se font désirer.Le même calvaire est vécu au retour dans l’après-midi. Déjà épuisés par la faim et la soif, les gens sont obligés de se livrer à de rudes bousculades pour avoir une place dans le bus. Mais l’autre cauchemar est de vouloir se rendre du chef-lieu de la commune vers les autres villages. Aucune ligne de transport n’est au programme. Aucun bus pour assurer les navettes. Les gens doivent d’abord se rendre à Bouira pour ensuite prendre une correspondance.Quant aux jeunes, ils vivent dans la frustration: ni stade ni centre de loisirs. Leur seule occupation est de compter les jours passés, sans la moindre considération de la part des autorités. En ce mois de Ramadhan, leurs soirées ne diffèrent pas de leurs journées, qui sont un lourd et pénible moment à vivre.


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