Algérie


Taghit
La présence de l’Homme dans la région de Taghit remonte à la nuit des temps. Les multiples sites de gravures rupestres de l’ère paléolithique témoignent d’un environnement luxuriant, où l’eau, la végétation, et une faune variée constituaient un écosystème riche.
Les vestiges de Ksour très anciens à l’appareillage "paléo berbère" sont toujours visibles sur les escarpements de la rive droite de la vallée de l’oued "Zousfana". Ces sites archéologiques dates probablement d IIè s. Avant J.-C.

Au VIè s. de notre ère, les "Beni- Goumi" originaires de la tribu de "Zenâta" sont considérés comme la première peuplade à s’établir sur le site actuel de Taghit, guidés par le saint Sidi M’hamed Bayazid venu de Bagdad pour prêcher l’Islam, qui les convainquit de descendre des hauteurs escarpée de la rive droite vers la rive gauche de l’oued.

Cette descente vers un site relativement peu élevé, a placé Taghit dans une situation de vulnérabilité face aux agressions. La faible hauteur de la muraille et l’empilement graduel des maisons ne constituaient pas un système de défense infaillible.

En fait, Taghit à l’instar d’un certain nombre de Ksour était avant tout un établissement humain édifié par des agriculteurs sédentaires attirés par l’abondance de l’eau et la fertilité des terres. Par sa position sur la route des caravanes cette oasis a également joué le rôle d’une halte importante dans le commerce transsaharien ; Les flux allaient de Tlemcen et du Maroc jusqu’à Gao au Mali et au Soudan. Le Ksar constituait aussi un véritable grenier collectif où les grains, les dattes, les olives, les aliments de bétail étaient entreposés en sécurité.


Urbanisme

Véritable dédale sombre et mystérieux de ruelles " Zguag" et d’impasses "zriba" le système de circulation à l’intérieur du Ksar est formé par l’enchevêtrement de passages étroits et sinueux dont la couverture par endroit et à des intervalles irréguliers permet un jeu de lumière claire/obscure qui est loin d’être fortuit. Il sert au marquage des différents seuils d’intimité. C’est ainsi que l’obscurité plus importante sur des fragments de passages menant vers les impasses repousse l’étranger non averti vers l’axe principal qui va de l’entrée du Ksar au sud jusqu’à la sortie nord vers la palmeraie. Cet axe est jalonné par des placettes, la mosquée et quelques commerces. Deux autres axes secondaires viennent desservir les autres parties du Ksar dans le sens est-ouest. Les quatres "Droubs" ou quartiers du Ksar nommés "Bouchlih", " En Wader", "En Wadey", "L’ahnayen" partagent les mêmes structures communautaires :

La Mosquee :

La mosquée avec son école coranique " la medersa" est l’élément exceptionnel, ordonnateur et rassembleur. elle se distingue par sa centralité et par sa taille, son minaret dont la hauteur dépasse la silhouette des maisons joue le rôle de repère et de symbole de la prééminence du sacré sur les choses d’ici-bas. L’absence d’ornementation rappelle ici les règles de simplicité et de sobriété qui régissent le vécu de ces habitants.

Djemaâ :

La "Djemaâ" joue elle aussi un rôle prépondérant dans la vie communautaire des habitants, et porte en fait une double signification : d’une part c’est une assemblée de notables et de sages "chioukhs" qui gèrent les intérêts et les conflits de la communauté et d’autre part, et par extension c’est aussi le lieu où se tiennent les réunions. Composée par la juxtaposition de trois placettes : la place du Souk à l’entrée du Ksar, la place de la mosquée et la placette "Mghizra", la "Djemaa" est aussi un espace de rencontres, de discussions, et de culture pour les hommes
Des banquettes en dur couvertes de dallettes en pierre sont disposées de part et d’autre des passages qui lient les trois placettes un trou creusé dans l’une d’elle sert à la préparation de la poudre, "le Baroud". Occasionnellement, lors des fêtes locales les femmes se tiennent en retrait pour assister et participer aux festivités, ainsi le souci de séparation des sexes exigée par la tradition est sauvegardé. A l’extrémité nord, le rempart accompagne la déclivité du terrain quelques mètres plus bas pour inclure l’unique puit à l’intérieur du ksar.
La "Djemaâ" joue elle aussi un rôle prépondérant dans la vie communautaire des habitants, et porte en fait une double signification : d’une part c’est une assemblée de notables et de sages "chioukhs" qui gèrent les intérêts et les conflits de la communauté et d’autre part, et par extension c’est aussi le lieu où se tiennent les réunions.

Composée par la juxtaposition de trois placettes : la place du Souk à l’entrée du Ksar, la place de la mosquée et la placette "Mghizra", la "Djemaa" est aussi un espace de rencontres, de discussions, et de culture pour les hommes. Des banquettes en dur couvertes de dallettes en pierre sont disposées de part et d’autre des passages qui lient les trois placettes un trou creusé dans l’une d’elle sert à la préparation de la poudre, "le Baroud". Occasionnellement, lors des fêtes locales les femmes se tiennent en retrait pour assister et participer aux festivités, ainsi le souci de séparation des sexes exigée par la tradition est sauvegardé. A l’extrémité nord, le rempart accompagne la déclivité du terrain quelques mètres plus bas pour inclure l’unique puit à l’intérieur du ksar.

Architecture

Ed-dar,ou la maison Ksourienne renvoi aussi bien dans son appellation que dans son mode d’organisation à la maison orientale. C’est une maison à cour interieure, introvertie et généralement bâtie sur deux niveaux. Seule une porte sur le mur extérieur aveugle permet le contact avec la ruelle à travers une "skiffa", espace d’entrée en chicane destinée à briser la vue vers le cœur de la maison et préserver l’intimité

Organisation de la maison :

Au niveau bas, l’espace "Wast-ed-dar" occupe une place primordiale aussi bien par sa position centrale que par ses fonctions multiples. Bien plus qu’un espace de distribution, c’est l’espace de prédilection pour les activités domestiques ( la cuisine, le tissage, etc.). C’est aussi un lieu de réunions et de disussions.Une petite ouverture "Aîn-ed-dar" pratiquée dans le plafond permet d’assurer un éclairage suffisant, car ici, l’éclat du soleil atteint son paroxysme.

Autour de Wast-ed-dar, les "Biout"( pluriel de beyt), de petites pièces sont prévues pour le stockage "Beyt el aoula"( grains, les dattes, le fourrage et les jarres d’eau), pour l’étable "Beyt echiah (chèvre, âne,… ) , ou consacrées au repos. Autour de Wast-ed-dar, les "Biout"( pluriel de beyt), de petites pièces sont prévues pour le stockage "Beyt el aoula"( grains, les dattes, le fourrage et les jarres d’eau), pour l’étable "Beyt echiah (chèvre, âne,… ) , ou consacrées au repos.


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