Algérie

Tafsut imazighen dans la diversité



des activités très riches et variées tout au long de la journée d'hierA chacun sa manière de célébrer le 38e anniversaire du Printemps berbère dans la wilaya de Tizi Ouzou. Mais tout le monde l'a fait dans le respect mutuel et dans le calme absolu, hier.
La commémoration de cette date historique et symbolique à plus d'un titre n'est pas du tout passée inaperçue dans les quatre coins de la wilaya de Tizi Ouzou. Même les villages les plus reculés de la wilaya ont tenu à organiser au minimum des expositions retraçant les événements de 1980 ainsi que le parcours du combat identitaire amazigh en Algérie. Dans la ville de Tizi Ouzou, du stade du 1er-Novembre à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri et jusqu'au carrefour Matoub Lounès, en passant par le Théâtre régional Kateb-Yacine et le musée de la ville, tous ces endroits et établissements publics ont abrité des activités très riches et variées tout au long de la journée d'hier.
En dépit du fait qu'habituellement, le vendredi, la ville est déserte, il n'en demeure pas moins que ce ne fut pas le cas hier. Le programme de la direction de la culture s'est poursuivi hier donc. Les différents espaces de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri ont abrité des expositions organisées en collaboration avec le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, le Haut Commissariat à l'amazighité, et les musées nationaux. Les thèmes de ces expositions sont, entre autres, la chronologie des événements du Printemps berbère, le patrimoine culturel, les pratiques culturelles, les arts plastiques ainsi que des livres dont les sujets ont trait à l'amazighité de manière générale. Par ailleurs, la journée d'hier a été l'occasion pour la tenue d'un récital poétique avec des poètes de la région ainsi que la projection d'un film documentaire sur l'histoire des Amazighs. La journée d'hier a été aussi mise à profit pour la projection de nombreux longs-métrages en kabyle, à l'instar de Fadhma Nsoumer, de Belkacem Hadjadj et Krim Belkacem de Ahmed Rachedi.
En fin de journée, devait avoir lieu la présentation en avant-première de la pièce de théâtre Hymne à l'identité consacrée au parcours militant de Matoub Lounès et écrite et réalisée par l'auteure Lynda Hantour. Toujours dans la ville de Tizi Ouzou, la grande salle et l'espace couvert de l'Opow du stade du 1er- Novembre ont abrité d'intenses activités culturelles et sportives, en hommage aux militants du Mouvement culturel berbère et ce, à l'initiative de la direction de la jeunesse et des sports qui s'est impliquée, cette année, dans la commémoration du Printemps berbère. Dans la ville de Aïn El Hammam, les activités battaient leur plein hier. En plus des expositions et des conférences ayant marqué cette journée, le centre culturel Matoub-Lounès de Aïn El Hammam a abrité un programme éducatif et d'animation avec les associations culturelles «Taskenfut» et «Tiregwa» d'Ath Hichem ainsi que de l'établissement Nour El Hayat. Près de Aïn El Hammam, dans la localité d'Iboudrarène, les citoyens ont choisi de rendre hommage aux pionniers du combat identitaire amazigh, hier matin. Ainsi, cette localité a tenu à dédier le 38e anniversaire du Printemps berbère aux trois militants de la première heure du combat identitaire, Mbarek Aït Menguellet, Amar Ould Hamouda et Salah Ath Mohand Saïd. La cérémonie a eu lieu en présence des enfants et proches de ces militants du Mouvement national dont Ouahab Aït Menguellet, fils de Mbarek Aït Menguellet qui est également le président de l'Assemblée populaire communale de Tizi Ouzou. Etait aussi présent à l'événement, Nordine Ait Hamouda, fils du colonel Amirouche. Ce dernier a salué le fait «que notre culture et notre langue soient enfin reconnues». Il a insisté sur l'importance des acquis arrachés par le combat identitaire, avec notamment la reconnaissance de tamazight comme langue officielle et de Yennayer comme journée de fête nationale chômée et payée. Hier, également, un recueillement a eu lieu, dans le même sillage, sur la tombe de l'écrivain-poète-journaliste Tahar Djaout au village Oulkhou, dans la commune d'Azeffoun.
Dans la commune de Aït Yahia Moussa (daïra de Draâ El Mizan), ce sont les animateurs de l'association «Ikhoulaf» du village Ath Oulhadj qui ont initié un riche programme d'animation et des conférences sur l'amazighité tout au long de la journée du 20 avril 2018. Au chef-lieu de la daïra de Boghni, l'Assemblée populaire communale, en collaboration avec des associations et des comités de village, ont aussi marqué cet événement historique au niveau de la salle des fêtes municipale. Au programme de ces manifestations, l'on peut citer, entre autres, la conférence animée par l'écrivain et poète mais aussi ancien secrétaire général du Haut Commissariat à l'amazighité, Youcef Merahi. En fin de journée d'hier, un tournoi de football et un gala artistique étaient programmés à Boghni.
Parmi les conférences ayant été animées dans la même optique, on peut citer celle sur le combat identitaire animée par Arab Aknine et Saïd Doumane, deux figures de proue du Mouvement culturel berbère des années 1980, à l'époque de la clandestinité. Notons qu'il ne s'agit là que d'un échantillon de toutes les activités ayant eu lieu dans la wilaya, hier. Enfin, signalons qu'à la mi-journée d'hier, des centaines de partisans du MAK (Mouvement pour l'autodétermination de la Kabylie) ont pris part à une marche qui a eu lieu au chef-lieu de wilaya, du campus de Hasnaoua vers le centre-ville.


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