Ce ne sont ni les manuels scolaires ni les cartables ou autres
fournitures scolaires qui auront marqué cette rentrée scolaire 2009, mais bel
et bien les tabliers qui sont venus ravir la vedette à tous les autres
«ingrédients» de la reprise scolaire.
Après les trois jours de répit accordés par les fêtes de l'Aïd, revoilà
les parents d'élèves plongés dans le doute et la perplexité face à cette
véritable guerre du tablier.
Sur la base des directives de
leur ministère qui oblige les garçons à se revêtir de blouses bleues et les
filles à se draper de rose, de nombreux chefs d'établissements ont été
contraints et forcés de fermer le portail de leur établissement à tous les
élèves qui n'ont pas eu la chance de se procurer ce fameux sésame. Pris de
panique et craignant de voir leur progéniture privée de scolarité, tous ces
parents ont recouru à tous les moyens pour tenter de régler au plus vite cette
situation.
A Constantine, le
bouche-à-oreille a fonctionné à merveille: des couturiers d'ailleurs débordés
pour la circonstance, vous procureront ce qu'il vous faut moyennant la somme
(payable à l'avance) de 800 dinars. Ces artisans qui ont retrouvé la «cote»
l'espace de quelques jours prennent votre commande, les mesures de votre enfant
et vous demandent de revenir dans quelques heures. Ils restent ouverts jusque
tard dans la nuit pour satisfaire les nombreuses commandes, prenant en charge
toutes les fournitures, allant du tissu aux boutons. N'ayant d'autre choix, les
parents vont se plier aux exigences de ces tailleurs sans aucune autre forme de
tergiversation ou de compromis.
A El-Kantara, R'sif et Rahbat
Souf, les commandes pleuvent créant de petits encombrements devant ces échoppes
minuscules ne pouvant contenir pas plus de deux ou trois clients à la fois.
Mais ce sont les dix ou quinze petits ateliers de Rahbat Ladjmal (place des
chameaux) du centre-ville qui accueillent ces jours-ci la plus grosse
clientèle. Tous ces anciens fondouks, hier désertés, se sont subitement
retrouvés une seconde jeunesse.
D'autres parents se sont dirigés
vers les souterrains et l'incontournable marché informel. Là les prix se
négocient, oscillant entre 600 et 800 dinars le tablier, selon la taille de
l'enfant et la tête du client, allant du bleu marine au bleu nuit, bleu
pétrole, indigo ou bleu délavé. Quant au rose, il peut se transformer en rouge
pâle, en mauve ou en lilas.
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Posté Le : 24/09/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : R Aziz
Source : www.lequotidien-oran.com