Tabac et lieux publics Des lois plus sévères contre les fumeurs

Le ministère de la Santé compte mettre en place bientôt une législation anti-tabac plus sévère, plus draconienne. C'est ce qu'a annoncé hier le ministre, M. Amar Tou, qui a souligné que cette nouvelle législation sera une mesure supplémentaire pour interdire le tabac dans les lieux publics. En fait, selon une source proche du ministère de la Santé, la loi anti-tabac existe en Algérie, et qui interdit notamment de fumer dans les lieux publics, notamment dans les administrations et dans les avions depuis sa promulgation. L'annonce du ministre remet au goût du jour les dangers du tabac, notamment pour les non fumeurs dans les lieux publics. D'autant que le manque de civisme et l'anarchie qui prévalent dans certains lieux publics salis par les crachats, les mégots et empestant des effluves insupportables sont devenus monnaie courante. Pour autant la réaction du ministre sonne un peu faux lorsqu'il associe la lutte contre le tabagisme dans les lieux publics aux dépenses onéreuses supportées par l'Etat en matière de soins spécifiques, notamment contre le cancer du poumon ou du larynx. Ainsi, un nouveau texte plus contraignant devrait voir le jour prochainement pour aider à l'application de la loi anti-tabac. Cette loi avait été promulguée dans les années 2000 mais sans pour autant donner des résultats probants. Le ministère veut-il maintenant revenir à la charge avec de nouvelles mesures plus «draconiennes, plus coercitives». Ou s'agit-il seulement d'un effet de mode, comme cela s'est passé en France et bien avant dans certains pays nordiques et aux Etats-Unis? Sauf que chez nous, il est souvent difficile de parvenir à un résultat dans un environnement pas encore préparé à de telles révolutions sociales et psychologiques ? Changer le comportement des Algériens, et particulièrement les fumeurs relèverait d'autres paramètres, économiques surtout, que législatifs pour interdire dans les lieux publics, d'ailleurs mal aérés, le tabac. Mais c'est déjà un effort que de remettre sur les rails une loi et la dépoussiérer pour la remettre au goût du jour. Cela donne au moins l'impression de faire changer les choses. Même si certaines mentalités doivent quant à elles changer pour mettre un terme à une cacophonie de lois qui restent le plus souvent inopérantes. Obliger les Algériens à ne pas fumer dans les lieux publics, même si 90 % des cancers du poumon sont provoqués par le tabac, est en réalité une gageure dans les circonstances sociales et économiques du moment.