Taarabt : «Le Maroc n'était pas prêt pour la Coupe d'Afrique»

Warnock (Ent. QPR) : «Heureux que Taârabt reste avec nous pour la saison prochaine.»
«Je n'ai aucun problème avec Gerets».
Si Rodney Marsh et Stan Bowles sont les mythiques rois des Queens Park Rangers, Adel Taarabt n'est pas loin de jouer dans la même cour. Véritable joyau, le meneur de jeu marocain fait le bonheur des supporters des Hoops depuis trois saisons, à coup de buts, de passes et de dribbles venus d'ailleurs. Etincelant l'année dernière, un peu moins en vue en début de saison, il resplendit à nouveau. Au meilleur moment. "C'est vrai que mon début de saison n'a pas été bon. J'étais sur le point d'être transféré et cela ne s'est finalement pas fait", raconte le natif de Fès au micro de FIFA.com. "Même si je peux toujours faire mieux, je peux aujourd'hui dire que je suis 'de retour'. J'ai marqué contre Tottenham et Arsenal, et j'ai le sentiment que, globalement, mes prestations sont meilleures depuis quelques matches".
«Je ne garde que d'excellents souvenirs de mon expérience lensoise»
Mais l'enfant prodigue peut aussi se transformer en un enfant gâté. Aussi talentueux qu'impétueux, il va d'ailleurs faire les frais de son fort caractère dès sa première saison chez les professionnels, en 2006, à Lens. Après une altercation avec l'un de ses partenaires, il quitte le terrain en plein match, et le championnat de France par la même occasion. «Je ne garde que d'excellents souvenirs de mon expérience lensoise. J'y suis resté sept ans et ai connu autant de bons éducateurs que de bons copains. J'ai énormément appris là-bas», confie Taarabt, pas rancunier. «Puis j'ai eu l'opportunité de venir à Tottenham, en Premier League, le meilleur championnat à mes yeux aujourd'hui. Je l'ai donc saisie».
«J'ai un fort caractère sur le terrain, mais en dehors, je suis très facile à gérer»
Prêté aux Spurs, qui lèveront rapidement l'option d'achat, il peinera cependant à s'imposer dans l'élite anglaise. QPR lui proposant davantage de temps de jeu, Taarabt accepte. Débute alors une véritable romance entre le prince et les Queens, avec ses hauts et quelques bas. Mais ses prestations ont vite fait oublier ses envies d'ailleurs du début de la saison, ou son départ du stade, à la mi-temps d'une déroute contre Fulham (6:0). «J'avoue avoir un fort caractère, mais c'est surtout le cas sur le terrain. En dehors, je suis très facile à gérer», tempère-t-il
«Je ferai tout pour sauver les Queens de la relégation»
Elu meilleur joueur de Championship (D2 anglaise) et meilleur joueur arabe de l'année 2011, Taarabt échangerait volontiers ses distinctions personnelles contre le maintien de son club en Premier League : «Ça me paraîtrait une évidence. Je vais tout faire pour sauver le club, ce serait formidable qu'on y arrive». Et d'insister : «J'espère au plus haut point continuer mon aventure en Premier League, avec QPR. La meilleure chose pour moi serait de rester au club».
Warnock (Ent. QPR) : «Heureux que Taârabt reste avec nous pour la saison prochaine»
Par ses 19 buts et ses 16 passes décisives, Taarabt avait grandement contribué à faire remonter QPR en Premier League la saison dernière. Nick Warnock, son entraîneur, n'a donc pas boudé son plaisir de conserver dans son effectif l'enfant chéri de Loftus Road : «C'est une réussite fantastique pour le club de réussir à le garder à bord. Nous sommes tous ravis qu'il reste. Nous nous devions d'avoir un homme capable de nous faire gagner de grands matchs. C'est exactement ce qu'il est».
«Pour la CAN, nous avons pensé que cela allait être facile, alors que ça ne l'était pas»
Ses relations avec les Lions de l'Atlas sont peut-être encore plus passionnelles. Sélectionné à 10 reprises, buteur à 3 occasions, Taarabt avait une première fois fait parler de lui en juin 2011, en claquant la porte de la sélection après avoir appris qu'il n'était pas titulaire contre l'Algérie. Il s'était aussitôt fait pardonner, étant l'un des grands artisans de la qualification pour la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF 2012, après un match énorme face à la Tanzanie (3:1), en octobre. La suite est toutefois moins heureuse. Le Maroc échoue en phase de poules lors de la grand-messe continentale : «Nous n'étions pas prêts pour cette compétition. Il a fait très chaud, et la qualité des pelouses faisaient obstacle au jeu que nous désirions mettre en place. Nous nous sommes pourtant battus. Peut-être aussi que nous avons pensé que cela allait être facile, alors que ça ne l'était pas' Reste que c'est une bonne expérience pour un joueur comme moi, qui n'a que 22 ans», analyse-t-il.
«Je n'ai aucun problème avec Gerets»
Cet échec allait également entraîner un divorce. Celui de son sélectionneur et d'Adel Taarabt, trop peu utilisé à son goût : «Je ne m'entends pas très bien avec Eric Gerets. J'aime toujours autant mon pays, et j'ai toujours l'envie de le représenter, mais il me paraît difficile de jouer avec ma sélection tant que le sélectionneur est en place». Aujourd'hui, face à Manchester City, Taarabt a une opportunité unique de se consoler avec son club. Le Prince Taarabt a l'occasion de sauver ses Queens en évitant de couronner un roi.