L’Achoura était à la base une fête juive, marquée par un jour de jeûne. Celle-ci représente l’exode du peuple d’Israël, après leur délivrance par le prophète Moise.
Cette fête religieuse, qui coïncide avec le 10 ème jour de l’an hégirien, est considérée différemment par les musulmans, sunnites ou chiites. Elle est la fête de l’enfance pour les premiers, une journée de deuil pour les seconds. Pour ceux ci, elle commémore le martyr Hussein, fils d’Ali et petit fils du prophète Mohamed.
Cette journée est célébrée différemment, par tous les musulmans. En Kabylie, Taachourth est dignement fêtée chaque année. La veille un dîner spécial est préparé. Tous les foyers dégustent le traditionnel "couscous au poulet et au khlii ou achedhlouh"; arrosé d’une sauce de "luvyan leqvayel" (haricots secs kabyles). L’achedhlouh est une viande salée et séchée prise du mouton de l’Aid el-kebir (la fête du sacrifice). Pour certaines régions cette fête n’aurait pas de sens, sans le fameux Aheddour.
La fête de l’achoura est aussi l’occasion, de faire des dons aux nécessiteux. Dans plusieurs localités de la Kabylie, une Waada est organisée dans ce sens, communément appelée "Timechret""Thaweza3th". Elle consiste à égorger quelques veaux et en faire ainsi profiter les plus pauvres du village. Selon la sunna musulmane, il faut aussi ce jour là, donner un dixième de sa fortune aux pauvres.
A noter qu’en Kabylie, Taachourth est aussi l’occasion de fêter les sidi (saints). Certains kabyles sont restés très attachés à cette tradition ancestrale. Les gens vont à leurs mausolées, aussi bien pour y déposer leurs donations que pour faire des prières. Il y en a qui sont persuadés, qu’après avoir tournés autour, ils verront leur rêves se réaliser. On y croise entre autres des personnes malades, d’autres souffrant de problèmes de stérilité, des jeunes à la recherche d’un emploi ou encore des jeunes filles à la recherche d’un mari. Toutes ces personnes s’en vont implorer dieu et les saints pour exaucer leurs souhaits.
Enfin, on dit qu’il ne faut pas travailler de ses mains ce jour là, au risque d’attraper avec l’âge la tremblote. Quand certaines gens voient un vieux, atteint en réalité de la maladie de Parkinson, ils se disent qu’il a sûrement travaillé le jour de l’ achoura.
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Posté Le : 27/07/2023
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Par:@Hamdane Ali Toudert