Algérie

Système sanitaire Radiothérapie, le talon d'Achille



Système sanitaire Radiothérapie, le talon d'Achille
Opinion - «Il faut que les politiques de santé ne changent pas avec le changement des hommes.»
Le président du Conseil de l'ordre des médecins explique qu'en dépit de tous les efforts qui sont concédés par l'Etat, en vue de redorer le blason du secteur de la santé et de rapprocher celle-ci du citoyen le plus éloigné, des carences persistent empêchant l'Algérie de se doter de la santé dont elle doit jouir au XXIe siècle. Invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale ce matin, le docteur Mohamed Bekkat, a expliqué, dans cet ordre d'idées, que des imperfections et des défaillances affectent toujours la prise en charge sanitaire de la population algérienne. Il a indiqué que des efforts de réformes s'imposent actuellement que ce soit sur le court ou le long termes. Le plus gros des efforts étant à faire dans ce qui concerne le traitement des cancéreux, a-t-il estimé. Si le représentant des médecins a salué les progrès réalisés, en matière de traitement des cancéreux par le biais de la chimiothérapie, il a tout de même relevé l'énorme déficit en matière de traitement par radiothérapie. En effet, la radiothérapie est le parent pauvre de la cancérologie en Algérie puisque des malades sont réduits à attendre plusieurs mois pour pouvoir enfin prétendre à un traitement en radiothérapie. Au moment où ils y accèdent, ce traitement est déjà inutile, vu le développement irréversible de la pathologie. «Vous n'avez qu'à voir la situation qui règne dans les grands centres hospitaliers, à l'échelle nationale, un véritable embouteillage», a-t-il précisé. Le docteur Bekkat a indiqué que la prise en charge chirurgicale devrait également être améliorée. Pour ce qui est des efforts que les autorités sanitaires devraient réaliser, l'intervenant, a indiqué que les politiques sanitaires mises en place devraient être plus solides et pérennes. «Il faut que les politiques de santé ne changent pas avec le changement des hommes», a-t-il martelé. Sur le plan juridique et législatif, le représentant des médecins a estimé que la loi sanitaire de 1990 devrait impérativement être changée à présent. Toutefois il a indiqué qu'on ne vient pas du jour au lendemain changer une loi qui était censée diriger toute la politique sanitaire du pays durant plus de deux décennies. Il a expliqué que cela nécessite une grande étude et du coup, il faut lui consacrer le temps et les efforts nécessaires. Pour ce qui est du problème de la fuite des compétences vers l'étranger, le président du Conseil de l'ordre des médecins a révélé que l'Algérie est classée parmi les pays qui forment pour les autres. Il a révélé à titre d'exemple que plus de 6 000 médecins renforcent le système de santé français alors que bon nombre de praticiens sont attirés par le Canada. Si le docteur Bekkat a concédé que cela était dû à des raisons socioéconomiques, il explique néanmoins ce constat par le manque de patience chez quelques-uns de ses confrères.
«Il faut y adhérer»
Le constat du manque flagrant en médecins spécialistes dans plusieurs régions du pays ayant été établi, les autorités algériennes sont amenées à intervenir pour y remédier. La question a même été étudiée au Conseil de la nation lequel a décidé la nécessité de la révision de la carte sanitaire actuelle, voire l'établissement d'une nouvelle carte sanitaire qui aura pour but de consacrer une meilleure répartition des médecins notamment des spécialistes sur le territoire national à même d'assurer une prestation de service sanitaire des plus efficaces et une prise en charge adéquate des citoyens même dans les zones et les régions les plus reculées. «Encore faut-il que nos collègues fassent preuve d'une grande adhésion à ce projet notamment en ce qui concerne la répartition des médecins et l'affectation de certains d'entre eux dans des zones reculées de notre pays», a déclaré le président du Conseil de l'ordre des médecins. Ce dernier a indiqué que les périodes du service civil sont fixées préalablement à une année lorsqu'il s'agit d'un service rendu dans une région du sud du pays, et à quatre années lorsque la région dans laquelle le médecin spécialiste devra servir, est située dans le Nord.


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